N° 267 Un rapport fort malheureusement ignoré et enterré !

Les Occidentaux, les Européens en particulier se sont montrés les moins bien préparés pour affronter la pandémie à la covid-19. Certains épidémiologistes avaient pourtant averti il y a 17 ans.

Un homme averti en vaut deux, mais pas au ministère de la Santé.

« Au total, le pays [la France] a montré ces dernières années une capacité limitée à gérer les problèmes infectieux, ce qui entraîne qu’il est UN DES MOINS BIEN PRÉPARÉ À UN PROBLÈME D’ÉPIDÉMIE MASSIVE.

Seul un véritable effort politique comprenant la définition d’une priorité nationale, la mise en place de moyens financiers suffisants et la volonté de réorganiser et de coordonner l’ensemble des efforts, avec une relance de l’enseignement de base dans ce domaine, permettra de faire face aux risques à venir. »                                                                                                  –

Dernier paragraphe des conclusions du rapport de mission du Pr D. RAOULT [17 juin 2003]

Août 2002, demande précise du ministère de la santé

Juin 2003, réponse documentée du professeur Didier RAOULT

Pour lire la totalité du rapport de mission (version pdf) cliquer sur le lien hypertexte ci-dessous

Rapport de mission Didier RAOULT version intégrale (2003) [374+6 pages]

Les maladies infectieuses n’ont jamais été considérées comme étant une priorité politique.

C’est ainsi que des efforts ont été spécifiquement faits pour le SIDA, puis pour l’hépatite C, sans comprendre que c’est l’ensemble des maladies infectieuses qui doit être géré d’une manière cohérente. Les réponses données sont des réponses ponctuelles à un sujet donné, sans travail sur le fond.

Cette absence de volonté politique claire s’associe à un déficit de financement.

Enfin, il existe des conflits dignes de ceux rapportés dans la guerre des Gaules entre les différents ministères et les différents services des ministères. Certains responsables de service refusent de communiquer entre eux.

La politique des uns est complètement obscure aux autres.

Plus encore , la seule stratégie faite dans le pays pour se mettre en situation de répondre à un événement inattendu et dangereux (la construction d’un P4) a été réalisée par Monsieur MERIEUX sur des fonds privés et absolument pas par une politique de l’État.

La France est le seul état à posséder un P4 privé ! L’armée, en particulier, n’a pas financé de P4.

Le service rendu au pays ne sera pas de même nature

si l’Institut Pasteur se cantonne au 15ème arrondissement de Paris ou s’il décide de rayonner en rejoignant des structures plus larges et plus polyvalentes dans le pays, y compris à l’extérieur du 15ème arrondissement.

Dans le domaine de l’organisation,

l’État ne peut pas continuer à encourager le laisser-aller général.

Sur le plan hospitalier, il faut préciser des objectifs clairs, en terme d’équipements, de maîtrise des infections nosocomiales, de contrôle de la résistance aux antibiotiques, de contrôle dans la prescription des anti-infectieux

Il n’y a plus de grands hôpitaux fonctionnels ni de pôles de recherche scientifique internationaux dignes de ce nom, dépendant de la France à l’étranger. Les trois acteurs, les services de santé de l’armée, actuellement exsangues, l’IRD et les Instituts Pasteur d’outre-mer n’ont pas eu de politique commune.

Il serait souhaitable de créer 3 infectiopôles dans le monde.

Enfin, il faut enseigner. Il faut faire des campagnes d’information auprès du public,

mais aussi auprès du personnel soignant, sur les notions de base d’hygiène afin de relancer

le nettoyage des mains dans les hôpitaux, le port de masques, l’isolement des patients contagieux.

[Le 8 janvier 2021, 23 H15, L. M., Béziers] :  Excellent rapport du Pr. RAOULT. On peut le rapprocher  d’une vidéo du magazine Sciences & vie diffusée en juillet 2015.

[Le 7 janvier 2021, 17 H10, J-M. R., Alet-les-Bains] :  Excellent rapport du Pr. RAOULT. On comprend mieux pourquoi il est poursuivi par la haine du pouvoir et de beaucoup de pontes de l’ordre des médecins : il a eu raison trop tôt, il a dénoncé le déclassement qualitatif de notre système de santé, il a émis des recommandations pertinentes qui n’ont pas été suivies d’effet, il a dénoncé, indirectement peut-être, les effets néfastes de la mondialisation des déplacements de troupeaux humains, touristiques ou migratoires. Tout cela n’est pas très politiquement correct.

[Le 6 janvier 2021, 23 H55, B. G., Fontvieille] :  Le professeur RAOULT avait tiré le signal d’alarme à plusieurs reprises: Quand le professeur alertait le Sénat sur les difficultés de gestion d’une épidémie  [ Public Sénat juin 2020]

[Le 6 janvier 2021, 23 H00, P. C., Notre-Dame de la Rouvière] :  Ça ne sert à rien d’avoir raison trop tôt !

« La différence de développement qui est en train de se creuser entre les pays riches et les pays les plus pauvres laisse espérer pour les plus riches que les maladies des plus pauvres resteront cantonnées dans le tiers-monde. S’agissant des maladies contagieuses, ceci n’est pas vraisemblable », [une rapide extension sera probable] « sans qu’aucun contrôle ne soit réalisable aux frontières ». (écrit en 2003)

[Le 6 janvier 2021, 22 H30, B. M.,  Lyon] :  voir page 46 du rapport :

6. Les conflits d’intérêt

Les rapports entre l’industrie pharmaceutique et les praticiens en France, bien qu’ils se soient modifiés, restent peu clairs. Ceci se traduit par le fait que le nombre de médecins invités par l’industrie dans les grands congrès internationaux (dont l’ICAAC qui est le plus grand congrès américain des antibiotiques) est plus important pour le contingent français que pour tout autre pays. Le niveau de perception des médecins avertis sur la création d’un lien anormal avec l’industrie est très faible. (lire la suite )