
N° 164 Écologistes par la pensée, par parole, et si peu par action !
L’hygiène cela commence par le respect de gestes élémentaires (lavage des mains). L’écologie cela commence par le respect de gestes élémentaires (gestion des déchets).
Depuis sa création en 1988, le GIEC multiplie les mises en garde alarmistes : si les hommes ne changent pas leur relation à la Terre, ils prennent le risque de vivre (survivre) en enfer.
Le président MACRON a réaffirmé dans la presse, le 12 février 2020 : “La loi est claire : nous avons droit au blasphème, à critiquer, à caricaturer les religions“. Il n’a pas précisé si la liberté de critiquer valait aussi pour les travaux du GIEC.
Il aurait été intéressant que les journalistes qui l’interrogeaient lui posent cette question. En effet, à l’heure où le droit au blasphème a de nouveau besoin d’être défendu, il devient sacrilège de mettre en doute les affirmations non-démontrées, parce que non-démontrables, d’écologistes, plus idéologues qu’écologues.
Dans un monde de plus en plus sécularisé, la pensée écologiste a pris la place du religieux. L’écologisme est la nouvelle croyance, la nouvelle religion qui annonce une probable fin du monde. Qui annonce l’apocalypse, qui ne manquera de survenir pour punir l’humanité entière, si elle reste écologiquement aussi inconséquente.
Les instituts de sondage l’avaient prévu, la grande gagnante des élections municipales a été l’Écologie. Cela paraissait tellement acquis que tous les candidats s »étaient efforcés de “verdir” leur discours et les propositions de leur programme électoral.
Pour le second tour des élections, le 28 juin, cette tendance au tout écologique, n’avait fait que se renforcer. C’est ainsi qu’à Montpellier, les trois listes restant en lice, s’intitulaient : Liste citoyenne, divers gauche et écologiste (Philippe SAUREL), Montpellier Unie, solidaire écologiste laïque innovante (Michaël DELAFOSSE), L’audace en commun / cœur écologie démocratie (Mohed ALTRAD).
Si tous les candidats ou presque, ont professé leur foi en l’écologisme, si presque tous se sont déclarés croyants en cette nouvelle religion, bien peu sont « pratiquants », et parmi les « pratiquants » bien peu sont prosélytes.
Pour se faire élire, les candidats avaient bien compris qu’ils ne devaient surtout pas apparaitre écologiquement à contre courant, mais ils savaient aussi qu’ils ne pouvaient pas condamner les mauvaises conduites écologiques individuelles, lorsqu’elles étaient le fait d’électeurs susceptibles de voter pour eux, sous peine de perdre leurs voix.
C’est ainsi que, les élus dirigeants ont été souvent seul désignés comme coupables, accusés de n’en faire jamais assez, écologiquement. Comme si la solution des graves problèmes écologiques à résoudre ne devait et ne pouvait venir que d’en-haut, tandis qu’en bas il n’y aurait eu que des victimes innocentes.
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De la lecture de cet article, il ressort que, la crise climatique, comme la crise environnementale, ne peuvent se régler qu’à la suite d’une prise de conscience concomitante, de tous les États du monde et de tous les individus.
Les individus ne peuvent espérer enrayer seuls une épidémie sans l’aide des autorités sanitaires de leurs pays, les responsables de la santé publique ne peuvent le faire sans que leurs concitoyens ne respectent consciencieusement leurs recommandations. (Cette phrase écrite en janvier 2020, avant l’arrivée de la pandémie au covid-19 était malheureusement prémonitoire).
De même, les gouvernements ne peuvent lutter efficacement, d’en-haut, contre la crise climatique et écologique, sans la participation très active, en bas, de tous leurs concitoyens.
Hors on est malheureusement obligé de déplorer de très nombreux comportements incohérents, inconséquents, voire irresponsables, tant des États que des individus.
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Les prévisions du GIEC tomberont-elles longtemps dans les oreilles de sourds?
Depuis sa création en novembre 1988, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), multiplie les rapports alarmistes. Depuis plus d’une dizaine d’années, le GIEC affirme qu’il y un lien de causalité INDISCUTABLE entre élévation de température et augmentation des émissions de gaz à effet de serre. Pour les « savants du GIEC » « la probabilité est de plus de 95 % que le réchauffement climatique soit d’origine humaine ».
Il y a 5 ans, tous les responsables politiques des pays signataires, savaient parfaitement cela lorsqu’ils ont paraphé les accords de Paris. Depuis, pour les experts du GIEC la situation est de plus en plus préoccupante. Il est donc tout à fait surprenant que tant d’États se montrent apparemment de moins en moins pressés d’honorer pratiquement leur signature.
Cela signifie-t-il que contrairement à ce que pourrait laisser croire leur soutien public aux recommandations du GIEC, les chefs d’États ne sont pas totalement convaincus de l’impérieuse nécessité d’agir vite et fort pour réduire les émissions de GES ?
Il est extrêmement troublant que, dans les pays où les écologistes sont installés puissamment dans le paysage politique depuis le plus longtemps, telle que l’Allemagne, toutes les mesures pour lutter contre les émissions de GES n’aient pas été envisagées à la seule aune de leur efficacité potentielle, par rapport aux objectifs à atteindre.
Warum ? C’est en allemand, en effet, que l’on doit d’abord poser la question.
En matière d’Écologie, depuis des dizaines d’années, dans le monde en général et en Europe en particulier, l’Allemagne fait figure de modèle et de contre modèle, d’exemple ou de contre exemple, selon les présupposés culturels et/ou idéologiques. C’est pourquoi sa politique énergétique se fait sous haute et large surveillance.
En 2011, lorsqu’au lendemain de la catastrophe de Fukushima, Angela MERKEL décida de fermer la totalité de ses centrales nucléaires au plus tard en 2022, les antinucléaires de longue date se sont empressés de se réjouir. Mais de nombreux analystes, notamment les plus soucieux de cohérence et d’efficacité rapide, regrettèrent que l’Allemagne fasse ainsi passer ses préoccupations antinucléaires, avant les engagements qu’elle a pris de réduire le plus vite possible ses émissions de gaz à effet de serre (GES).
En 2020, ni la France ni l’Allemagne ne pourront atteindre les objectifs qu’elles s’étaient fixées en 2005. Bilans énergétiques (juin 2020) : Comparaison Allemagne et France.
En novembre 2018, on était obligé de répondre par l’affirmative à la question : L’Allemagne émet-elle vraiment dix fois plus de gaz à effet de serre que la France ?
Pour Jean-Marc JANCOVICI , la crise climatique nous impose de baisser de 4% par an nos émissions de CO2, ce qui, d’après lui, n’est pas possible avec les seules énergies dites renouvelables. Prétendre le contraire est pour ce scientifique, spécialiste du climat, une imposture. Il développe longuement ses arguments dans un article publié dans l’hebdomadaire Marianne, le 3 mars 2020 « Fermer une centrale nucléaire au nom du climat : l’imposture du gouvernement.
Le 20 mars 2020, sur le blog Révolution énergie, Bruno CLAESSENS, affirmait tout au contraire que l’Allemagne était sur la bonne voie, bien qu’elle ait décidé de fermer toutes ses centrales nucléaires avant 2022.
Quelle que soit la façon dont les Européens feront baisser les émissions de CO2, il est impossible de leur laisser espérer pouvoir conserver leur confort moderne au niveau actuel. Il faut bien comprendre que lutter contre le changement climatique, c’est se mettre au régime. […] Le non-dit politique majeur aujourd’hui, c’est que cela n’est pas compatible avec la croissance économique.
Ce n’est même pas compatible avec le maintien de la production économique actuelle. Donc, cela veut dire perte de pouvoir d’achat, pour être très clair, pour tout le monde, pas juste pour les riches.
Croissance molle, voire décroissance, difficile de faire autrement ?
« Nous savons que le comportement de ceux qui consomment et détruisent toujours davantage n’est pas soutenable. […] C’est pourquoi l’heure est venue d’accepter une certaine décroissance. » Ces paroles sont-elles celles d’un leader d’extrême gauche ? Non, ce sont celles du pape François.
Cet appel à la sobriété répond à une aspiration sociétale de plus en plus répandue dans les pays occidentaux les plus dispendieux en matière énergétique. Les terriens, riches et bien portants, soucieux de leur avenir, semblent découvrir que les ressources planétaires étant limitées, il faut « complètement revoir le système économique [occidental] et sortir du mythe de la croissance infinie ».
Depuis plus de 50 ans, depuis la création du Club de Rome en avril 1968, les économistes s’interrogent : Les théories de la décroissance sont-elles vraiment applicables ?
À l’heure de la pandémie au covid-19, cette interrogation devient, elle aussi, virale.
La crise économique qui se dessine, après la crise sanitaire inquiète.
Paradoxalement, maintenant que l’économie mondiale s’est mise à l’arrêt pour cause de coronavirus, les plus anciens et les plus chauds partisans de la décroissance se montrent soudain prudents et réservés.
Ayant pris conscience de la catastrophe économique et sociale qui se profile à court terme, ils ont l’intelligence de ne plus parler de décroissance à de futur chômeurs.
Au revoir donc à la décroissance, à plus tard, bonjour à la croissance verte et/ou à la croissance durable.
Qu’est-ce que la croissance verte et comment peut-elle aider à assurer un développement durable ?
En mai 2011, l’OCDE a publié sa Stratégie pour une croissance verte à l’intention des Chefs d’État et Ministres de plus de quarante pays, qui l’ont accueillie favorablement en considérant qu’il s’agissait d’un outil utile pour élargir la croissance économique et la création d’emplois par une utilisation plus durable des ressources naturelles, des gains d’efficience dans la consommation d’énergie et la valorisation des services écosystémiques.
Est-ce la même chose de parler d’une croissance durable et d’une croissance verte ? Une croissance inclusive est-elle équivalente à une croissance « pro-pauvres » ?
Question pour laquelle les réponses précises et convaincantes se feront attendre pendant des années.
La Convention Citoyenne pour le climat , vient de faire connaître des propositions qui sont promises à de longs et délicats débats. On associe Nuremberg, au crime contre l’humanité. On associera peut être bientôt Paris et sa Convention pour le climat au crime contre l’Écologie, ou crime écocide, défini dans le rapport rendu public le 20 juin, comme « toute action ayant commis un dommage écologique grave en participant au dépassement manifeste et non négligeable des limites planétaires » [ en connaissance de cause].
En attendant que les tribunaux poursuivent les « écocidaires », en raison de l’urgence qu’il y a à agir, il ne faut plus retarder la mise en œuvre de mesures pratiques simples propres à réduire les gaz à effet de serre (GES), et à réduire les multiples pollutions.
Pendant des années, en matière d’Écologie, les dirigeants politiques, notamment français, ont cèdé à la facilité en transmettant promptement les problèmes à résoudre, dès qu’ils apparaissaient, au ministère de la parole.
Le dimanche 28 juin au soir, les militants écologistes des métropoles régionales ont reçu avec 6 mois d’avance leur cadeau de Noël. Ils espéraient bien sûr l’élection de plusieurs maires, mais ils n’imaginaient pas que le vote vert aurait un tel « succès relatif ».

Le 29 juin, le président de la République, Emmanuel MACRON, a annoncé aux 150 membres de la Convention citoyenne pour le climat, reçus dans les jardins de l’Élysée, qu’il approuvait toutes les propositions de la Convention citoyenne pour le climat, sauf trois. Soit 146 propositions.
L’Écologisme, à la tête de la France, et à la tête des principales métropoles régionales?
Alors que sur les 454 villes de plus de 20.000 habitants en France, 261 [57%] seront administrées par la droite, 149 [33%] par la gauche et 12 [2,6%] par les écologistes, associés à la gauche, presque tous les commentateurs politiques se sont laissé aller à parler de vague verte submergeant le pays, comme si le paysage politique français était soudain totalement bouleversé, par l’élection de maires écologistes dans une douzaine de grandes villes.
L’écologisme est devenu indéniablement hégémonique culturellement en France, comme dans la plupart des pays occidentaux, mais pas hégémonique politiquement, loin s’en faut.
L’écologisme a réussi à gagner la bataille des idées, mais pas encore la bataille des Urnes, avec un grand U.
Aujourd’hui, la démocratie représentative est malheureusement la grande perdante de la vie politique en France.
La liste du futur maire de Bordeaux n’a été choisie que par 18,18% des électeurs inscrits, celle de Tours 17,51%, celle de Strasbourg 15,03%, et celle de Poitiers 13,71%.
La première femme maire de Marseille, Michèle RUBIROLA, l’écologiste un temps exclue de EÉLV, qui a fait basculer à gauche la ville tenue depuis 25 ans par la droite, a été élue dans des conditions tout à fait particulières, qui laissent mal augurer de sa capacité à mettre en œuvre son ambitieux programme.
Élue dans le 3e secteur de Marseille, avec 57% des suffrages exprimés, la docteure RUBIROLA, n’a recueilli que 12 540 voix (23% des inscrits). Taux d’abstention dans le 3e secteur : 61,4%, et taux d’abstention sur la ville : 64,6%.
En mai 2017, Emmanuel MACRON a été élu président de la République, face à Marine LE PEN, grâce au vote de 43,61% des électeurs inscrits. Au premier tour il n’avait recueilli que 18,19% des suffrages des électeurs inscrits.
Depuis 2005, depuis que leurs dirigeants ont bafoué délibérément l’expression de leur volonté exprimée dans les urnes, les Français rechignent de plus en plus à aller voter.
En 2020, accusée d’être impuissante et désinvolte, la démocratie participative, est de plus en plus contestée, car elle est de plus en plus contestable. Moins elle se montre respectueuse du suffrage universel, moins elle est respectable, et donc logiquement, moins elle est respectée.
Face à la crise sanitaire, économique et démocratique, quelle place pour l’Écologie?
Alors que les Verts lui reprochent d’être « un homme de droite, qu’on n’a jamais entendu sur l’écologie », le premier ministre, Jean CASTEX, a déclaré dans sa première intervention : « l’écologie n’est pas une option, […] Je crois qu’elle est désormais entrée dans toutes les têtes, elle transcende la classe politique ».
Ne serait-ce que pour des raisons politiciennes, il n’y a donc nul doute, que l’Écologie va faire de plus en plus parler d’elle. Va-t-elle faire agir pour autant ?
Les élus dont la légitimité est de plus en plus contestée, vont ils arriver à convaincre tous ceux qui n’ont pas voté pour eux, du bien fondé des mesures écologiques, ou prétendues telles, qu’ils voudraient prendre ?
Les minorités activistes, qui confortent chaque jour un peu plus leur pouvoir de nuisance, depuis leur « victoire » de Notre-Dame-des-Landes, vont elles miraculeusement renoncer à la « violence révolutionnaire », seule légitime à leurs yeux ?
Pas d’Écologie supérieure sans écologie élémentaire.
Le jeudi 9 juillet, un commando de militants de Greenpeace a réussi à déployer, sur la flèche de la grande grue installée pour effectuer les travaux de Notre-Dame-de-Paris, une banderole sur laquelle était écrit : CLIMAT : AUX ACTES.

Crée en 1971, Greenpeace (litt. « paix verte ») ») est une organisation non gouvernementale internationale (ONGI) dont les fondateurs se sont donnés pour première mission de faire interdire les essais nucléaires atmosphériques, qu’ils estimaient alors être la plus grande menace pour l’environnement et la biodiversité sur la planète.
C’est ainsi que depuis près de 50 ans, pour les militants de Greenpeace agir c’est faire interdire.
Stiglitz, PIB, et externalités négatives
L’analyse de l’hégémonie culturelle a été d’abord formulée par Antonio GRAMSCI pour expliquer pourquoi les révolutions communistes prédites par Marx dans les pays industrialisés ne s’étaient pas produites.
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Les États :
Les individus :
Crise environnementale :
Les États :
Les individus : À l’occasion des élections municipales, notamment à Paris, la plupart des candidats ont semblé découvrir que Paris était une ville sale, dans laquelle pullulaient les rats. Tous se sont engagés à offrir aux habitants une capitale plus propre, mais n’ont rien dit rien, ou presque, sur la culpabilité des parisiens eux-mêmes en ce qui concerne la saleté de leur ville.
Pourtant, la raison pour laquelle Paris est de plus en plus sale est évidente. Elle tient au fait que les Parisiens salissent leur ville de plus en plus abondamment. À une vitesse telle qu’aucun service de nettoyage ne pourra jamais faire face seul efficacement au problème. La saleté des grandes villes pose partout dans le monde des problèmes de santé publique, mais ont sait aussi aujourd’hui qu’elle est surtout la cause principale des diverses pollutions, que les écologistes dénoncent avec raison.
Nul écologistes conséquent ne devrait donc considérer les problèmes de ramassages des ordures comme seconds.
Dans les pays occidentaux, peut être pour s’excuser de l’état dans lequel ils vont laisser le monde à leurs héritiers, de très nombreux adultes déclarent toute l’admiration qu’ils ont pour la conscience écologique dont fait preuve leur jeunesse.
Attention, l’engouement dont bénéficie la très jeune Greta THUNDBERG auprès des collégiens et lycéens, ne doit pas faire trop illusion.
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Depuis 1970, de nombreux écologistes, aiment à parler d’Écologie politique. En accolant les mots Écologie et politique on apporte un doute sur la probité scientifique des défenseurs de l’Écologie. Comment ne pas penser à LYSSENKO qui a fait sous STALINE de l’agronomie politique avec les résultats que l’on sait. Lire : L’affaire LYSSENKO, une éclipse de la raison.
L’histoire a montré que lorsqu’on mêle science et idéologie on court à la catastrophe.
Fukushima 2011 Mais l’histoire montre, que même pétris des meilleurs intentions du monde, les promoteurs l’Écologie scientifique n’a pas pu échapper aux détournements de tous les politiques qui ont cherché à l’instrumentaliser.
La parole d’un homme n’a de valeur que si elle se traduit dans sa vie en actes profonds
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Pour la première fois, les éboueurs de la Fonctionnelle, unité de choc inconnue du grand public et pourtant unique au monde, chargée de tous les évènements prévus et imprévus de la capitale, ont accepté d’être filmés sur plusieurs mois.
Avec ce documentaire poignant qui met en lumière ces hommes de l’ombre, Mireille DUMAS revient au cœur de son métier de journaliste et de réalisatrice.
Présentation du document
Ce documentaire est une plongée comme on n’en a jamais vu dans la vie quotidienne des éboueurs, sans qui les villes ne seraient qu’un tas d’immondices. (Uniquement à Paris, 3000 tonnes de déchets sont charriés chaque jour.)
Le film qui suit trois équipes se relayant jour et nuit nous dévoile l’étendue de leur tâche, inimaginable. Car Jérôme, Jean Paul, Aïcha, Vincent et les autres, ne sont pas simplement ces agents en vert et gilet jaune qui collectent les ordures ménagères et balaient les rues.
Ils appartiennent à cette brigade d’intervention, la Fonctionnelle, chargée des missions difficiles et exceptionnelles de la capitale, 24 heures sur 24. Les éboueurs remettent en état les parcours des manifestations comme celles du 1er mai ou de la marche des Fiertés, nettoient les rues et les berges après la Fête de la Musique, décapent les graffitis sur le périphérique la nuit. « C’est Tchernobyl, comme toujours ! » lance, résigné, l’un d’entre eux, découvrant au petit jour, les quais de Seine jonchés à perte de vue de bouteilles et de détritus.
On assiste incrédule à ce spectacle désolant, symptomatique d’un manque de civisme apparemment très français. On a honte. Et on partage leur colère face au gaspillage alimentaire sur les grands marchés qu’ils déblayent.
Sans oublier les missions les plus délicates humainement qui leur sont confiées, « une épreuve, même si on s’habitue ». Des séquences qui nous surprennent et nous bouleversent : l’entretien ou la destruction des campements de migrants après évacuation par les forces de l’ordre, et des squats de SDF dans les souterrains des Halles.
Au-delà de la découverte du métier et de son évolution, le film nous fait partager de vrais moments d’intimité. Avec franchise, lucidité et humour parfois, celles et ceux qui viennent de la France entière et se qualifient d’invisibles malgré leur gilet jaune, racontent leurs rêves et leurs désillusions, la fierté du travail accompli en dépit de l’ingratitude et de l’irrespect, l’incidence sur leur vie affective.
Note d’intention de Mireille DUMAS
Avec ce film, dit Mireille DUMAS, j’ai voulu faire voler en éclats les clichés et les a priori sur un métier mal connu et mal aimé, pourtant essentiel à la société. Mettre en lumière ces travailleurs de l’ombre qui nous en apprennent beaucoup sur nous-mêmes puisqu’ils sont les premiers témoins de nos comportements souvent désinvoltes, parfois méprisants et de nos modes de consommation, toujours inconsidérés.
Contrairement aux idées reçues, cette profession jugée ingrate et longtemps exercée par une majorité de travailleurs immigrés, attire de plus en plus de personnes de tous horizons et de toutes origines, des premiers emplois, des reconversions professionnelles. Avant d’être agents de propreté, certains étaient pâtissiers, militaires, moniteurs d’auto-école, caissiers, agriculteurs… Avec les crises économiques, la Fonction publique apporte une stabilité et un salaire garantis. Et le métier s’est féminisé.
A la Fonctionnelle, l’étendue de leurs tâches auxquelles ils ne sont pas forcément préparés m’a sidérée. En suivant ces éboueurs, c’est d’une certaine manière, l’actualité de notre pays sur plusieurs mois que je relate avec ses manifestations de joie ou de colère.
A travers eux, c’est aussi toute une partie insoupçonnée de la détresse urbaine qui est montrée. La ville lumière apparaît sous tous ses visages.
En juxtaposant la réalité brute et la subjectivité du regard, en mêlant hyperréalisme et impressionnisme, avec les images de Damien VERCAEMER et une musique originale, mon but est aussi de dépeindre la ville autrement.
Un portrait avec plusieurs degrés de perception et de décryptage, tout en abîme.
