N° 006 « Si nous ne faisons rien, le cancer de l’islamisme nous tuera »

Las de crier dans le désert, le recteur de la Grande Mosquée de Paris livre le fond de sa pensée.

Témoignage chrétien (27 novembre 2017) : «  Une fois encore, avec le débat entre Charlie Hebdo et Mediapart, est soulevée la question du rapport entre l’islam et le terrorisme, entre l’islam et ce qu’on nomme « islamisme ». Le débat est difficile parce que beaucoup de passions, de peurs et aussi pas mal de volonté de manipulation se mêlent. »

« Très à droite, on se laisse bien volontiers aller à l’amalgame. La dénonciation de l’islamisme permet de draper du lin blanc de la sécurité nationale le vieux fond xénophobe et en particulier sa dimension anti-arabe. On dit islam, mais on pense arabe, et même « noir », dans la mesure où les populations d’Afrique subsahariennes sont majoritairement musulmanes.

Très à gauche, au contraire, on veut dédouaner le terrorisme de sa dimension religieuse et y substituer des raisons sociales, économiques, sociologiques, comme s’il était impossible d’envisager la part propre du religieux dans la construction de l’identité d’une personne ou d’un groupe. »

Islam, Islamisme, gare aux amalgames ! C’est le refrain que tous les esprits qui se pensent libres et informés répètent à l’envi.

Aujourd’hui, le recteur de la grande mosquée de Paris, livre sa façon de penser à un journal de droite. Il a peut être tous les défauts de la terre, mais l’islam, lui, il connaît.

Le recteur BOUBAKEUR craint que  l’islamisme ne pervertisse l’islam. Les Européens de l’Est craignent que l’islam impose ses mœurs et sa culture dans l’Union européenne. Les Européens populistes et le recteur de la Grande mosquée font-ils peur commune ?

[Le 24 octobre 2018, 19H 45, JM. R., Béziers] :  Le recteur Dalil BOUBAKEUR dit là clairement, pour une fois, des choses intéressantes et fortes qu’on aimerait entendre ou lire plus souvent chez les notables musulmans. Il a raison : les excès de l’islamisme haineux et mortifère (voir les appels au meurtre d’Asia Bibi au Pakistan, pour une accusation grotesque de blasphème) finiront par rendre l’islam ignoble et détestable, même chez les musulmans. Encore faut-il que les musulmans soient, pour l’admettre, ouverts à l’esprit critique et à l’autocritique que leur religion leur interdit (acte blasphématoire !).

Seuls, quelques intellectuels courageux se sont risqués jusqu’ici à proposer quelques réformes prudentes et au péril de leur vie, que certains, trop téméraires, ont d’ailleurs perdue. Les optimistes diront que Dalil BOUBAKEUR ouvre enfin clairement le débat sur la réforme nécessaire de l’islam. Les soupçonneux diront que c’est pour mieux nous l’imposer en douceur, avec l’aide de ses amis cardinaux ou archevêques qui lui cèderont bien volontiers quelques églises vides pour en faire des mosquées.

Après tout, il faut bien qu’elles servent à quelque chose pour justifier leur entretien s’il n’y a plus de chrétiens pour les remplir. Les pessimistes diront que, malheureusement, l’islamisme et ses fanatiques du djihad s’appuient sur une lecture littérale des textes sacrés de l’islam, Coran et Souna, qui contiennent bien des appels à l’intolérance et au meurtre du mécréant refusant de se convertir. Peut-être la solution, pour les musulmans raisonnables et soucieux d’une image moins rétrograde de leur religion, devraient-elle être d’envisager qu’il y ait, dans le livre sacré, davantage de versets sataniques que les deux officiellement recensés et éliminés.

Mais alors que faire de la  très officielle « Stratégie de l’Action Islamique Culturelle à l’extérieur du Monde islamique » (adoptée par la neuvième ‘Conférence islamique au Sommet’ tenue à Doha, Qatar, en 2000 et publiée en français en 2009 : https://www.isesco.org.ma/fr/wp-content/uploads/sites/2/2015/05/StratégieExtVFLR1.pdf ) ?… Celle-ci  dit clairement, si l’on veut bien lire en entier ce pavé, rédigé en termes très policés et diplomatiques, que l’objectif prosélyte reste la conquête feutrée des pays non encore musulmans et qu’il faut pour cela faire en sorte que les musulmans vivant dans ces pays, notamment en occident, restent ce qu’ils sont et ne s’acculturent pas à leur pays d’accueil.

Les réformateurs soucieux de dialogue pacifique et de tolérance réciproque entre les religions ont du pain sur la planche.

[Le 23 octobre 2018, 22H 45, F. K., Lille] : On comprend pourquoi le recteur BOUBAKEUR n’avait pas été invité en janvier 2018 aux vœux que le président  Emmanuel MACRON a présenté aux autorités religieuses.

« Mécontente de constater que son recteur, n’avait pas été invité aux vœux que le président présentait jeudi (4 janvier) aux autorités religieuses, la grande mosquée de Paris (GMP) a annoncé mercredi  (3 janvier) son retrait du Conseil français du culte musulman (CFCM). Généralement convié sous les ors de l’Elysée, le recteur de la GMP (liée à l’Algérie) depuis plus d’un quart de siècle, Dalil BOUBAKEUR, 77 ans, ne l’a pas été cette fois. « Il est surprenant que l’institution religieuse musulmane la plus emblématique de France, fruit d’une loi d’État pour manifester la reconnaissance de la Nation aux milliers de soldats musulmans morts pour la France durant la Première Guerre mondiale, soit ainsi marginalisée voire ostracisée », s’était-il ému cette semaine. »