N° 077 L’Union européenne face au reste du monde en mai 2019, à la veille du Brexit (?)

À cinq jours des élections européennes,

quelques données à garder à l’esprit.

Samedi 12 mai au matin sur Europe 1, au cours de Médiapolis, l’émission de « décryptage » qu’il anime depuis 13 ans, le journaliste-animateur Olivier DUHAMEL, et son invitée, la journaliste, Marion VAN RENTERGHEM, ont longuement déploré que, selon les sondages, les électeurs européens s’apprêtent à voter massivement pour des partis populistes et nationalistes.

Pour les deux intervenants de l’émission, les bienfaits de l’Union européenne sont tels, qu’il faut être aveugle ou stupide pour apporter ses voix à des formations politiques malfaisantes, qui ne rêvent que d’imiter les Britanniques.

Et les deux journalistes de se lamenter, amers : «  Ah les Britanniques ! Comment ont-ils pu voter pour le Brexit ? ».

Bien que la catastrophe économique « certaine » annoncée après le résultat du vote ne soit pas encore arrivée, les deux animateurs veulent persuader leurs auditeurs du coût exorbitant que cette folie ne manquera pas d’avoir pour l’économie anglaise.

Il est en effet plus que probable que le divorce entre l’Union européenne et le Royaume Uni, surtout s’il ne se fait pas à l’amiable, sera douloureux économiquement pour ceux qui s’en vont, mais aussi pour ceux qui restent.

Mais c’est insulter l’intelligence des Anglais que de se laisser aller à croire qu’ils n’ont voté majoritairement (52% avec 72 % de participation) pour le leave que par inconscience des risques économiques et sociaux encourus.

Refuser de voir au-delà d’une analyse simpliste, quelque peu méprisante, c’est se condamner à ne rien comprendre à la poussée des votes populistes dans la quasi totalité des pays de l’Union européenne.

En France, la crise des gilets jaunes a surpris la plupart des observateurs et des dirigeants politiques, pourtant de nombreux signaux annonçaient la crise à venir. Plusieurs sociologues avaient sonné le tocsin. Mais comme leurs vues n’étaient pas celles qui sont dans l’air du temps, on a voulu les ignorer.

Ceux qui critiquent l’Union européenne, telle qu’elle va ,sont souvent accusés de vouloir la détruire. Pour passer la crise existentielle que traverse l’Europe actuellement, il est donc important de ne s’appuyer, pour analyser la situation, que sur des faits incontestables et que sur les déclarations de personnalités dont la loyauté vis-à-vis de la l’Union européenne soit incontestée.

C’est ce que nous nous efforçons de faire dans cet article

SOS Europe… D’année en année, les peuples se détachent de l’idée européenne.

D’année en année, le continent reste confiné dans la stagnation économique et le chômage de masse. D’année en année, on doute de plus en plus que l’Union européenne soit capable de sortir de son apathie et de jouer à nouveau un rôle sur la scène mondiale. Il est temps de réagir. Au train où vont les choses, la coalition des anti-européens peut devenir majoritaire dans la prochaine élection du Parlement européen ; faute d’un sursaut, le continent risque à terme de sortir doucement de l’Histoire pour devenir un simple objet du jeu mondial.

Comment démocratiser la politique de l’Europe ? Comment relancer son économie ? Comment perfectionner son modèle social ? Comment assurer son rayonnement culturel ?

Parution octobre 2013

Le 09 mai, 27 (28-1) dirigeants de l’Union Européenne se sont réunis à Sibiu (Roumanie), ainsi que l’avait suggéré le président JUNCKER dans son discours de 2017 sur l’état de l’Union, afin d’examiner le prochain programme stratégique de l’UE pour la période 2019-2024.

Le président de la Commission européenne, Jean-Claude JUNCKER, a déclaré: « L’Union doit à présent se tourner vers l’avenir, en tirant les leçons de ses expériences et en s’appuyant sur ses réussites. Nous devons être encore plus ambitieux et plus déterminés que jamais».

Dés leur arrivée, les 27 chefs d’États se sont empressés de twitter :

Sur le site de la Commission européenne en France on peut lire :

À la lecture de si « fortes » paroles, prononcées à 15 jours d’une échéance électorale capitale pour l’avenir de l’Union européenne, on reste confondu, accablé, désarçonné, déconcerté, démoralisé, désorienté. Comment peut-on énoncer de telles banalités et prétendre faire rêver d’Europe ?

Comment peut-on servir et aimer l’Europe si peu, si mal ?

11 décembre 2001 [ OMC Chine], 1er mai 2004 [élargissement], 29 mai 2005 [référendums constitutionnel en France et aux Pays-Bas], 1er janvier 2007 [élargissement], 13 décembre 2007 [Traité de Lisbonne], automne 2008 [crise des subprimes], 2015 [ pic de crise migratoire], en Europe, autant de dates, saluées par les gagnants de la mondialisation, mais qui marquent une lente descente aux enfers pour les perdants de la mondialisation.

Comme Pascal LAMY, le président Bill CLINTON fut l’un des plus fervents partisans de l’adhésion de la Chine à l’OMC. En 2000, il déclarait : « Cela va favoriser l’emploi chez nous, et rééquilibrer notre balance commerciale avec la Chine. »

En 2001, Américains et Européens pensaient naïvement que la Chine allait se diriger vers une économie de marché et respecter les règles de l’Organisation mondiale du commerce. Près de vingt ans plus tard, ils sont obligés de déchanter. On sait aujourd’hui Comment la Chine a dupé Américains et Européens à l’OMC.

En se faisant les champions de la libre circulation des personnes, des biens, des services et des capitaux, les États de l’Union européenne ont été les « idiots utiles » de l’économie financière mondialisée. En ne voulant voir que les vertus de la libre concurrence, en négligeant totalement de protéger et de réguler efficacement leur immense marché, les Occidentaux ont délibérément accepté le dépérissement, voire la mort, de la plupart de leurs bassins industriels traditionnels.

Lorsque l’on faisait observé à Pascal LAMY que les nouvelles conditions exigées pour adhérer à l’OMC n’étaient plus assez contraignantes et qu’elles allaient permettre à des pays comme la Chine de détruire des pans entiers de l’industrie des pays occidentaux, celui-ci rembarrait ses interlocuteurs en leur rappelant que selon la théorie de Joseph SCHUMPETER, la « destruction créatrice », est une caractéristique du système capitaliste qui accompagne et favorise les innovations.

Pour ceux qui n’auraient pas compris, pour ceux qui continuaient à s’inquiéter de la destruction massive dans les pays occidentaux de l’industrie textile et de celle de l’électroménager notamment, il expliquait, un sourire aux lèvres : « pour vendre des Airbus à la Chine il faut bien lui acheter ses grille-pains électriques ». En 2001, Pascal LAMY avait la faiblesse de croire que les Chinois se contenteraient de développer leur économie dans les domaines que les Occidentaux leur abandonneraient avec condescendance. En 2019, les Occidentaux arrogants et dominateurs payent très cher le prix de leur aveuglement et de leur suffisance.

La mondialisation économique à la mode « Pascal LAMY » a fait des ravages dans les sociétés occidentales. Elle a favorisé le déclassement des classes moyennes avec les conséquences politiques qu’on peut déplorer aujourd’hui. Ceux qui se lamentent le plus de la montée des votes populistes en Europe, sont ceux-là mêmes qui ont été les plus zélés promoteurs de la mondialisation généralisée des échanges marchands.

La mondialisation a permis la création d’immenses sociétés internationales qui n’auraient jamais pu se développer, ni dans le cadre réduit de leur pays d’origine, ni même dans le marché unique européen en entier. Par contre elle a signé l’arrêt de mort pour des milliers de petites entreprises maillant depuis des siècles les territoires les plus reculés du vieux continent.

Comment peut-on faire valoir et aimer l’Europe si peu, si mal ?

Tous les 6 mois, le sondage Eurobaromètre Standard interroge les citoyens des 28 États membres de l’Union européenne sur leur situation personnelle, la situation socio-économique de leur pays, les priorités de l’Union européenne (UE) et leur rapport à l’UE.

Dans la dernière enquête réalisée à la veille du mouvement des gilets jaunes (5 au 19 novembre 2018), les Français témoignent d’un attachement sentimental à l’Union européenne. En effet, 62% d’entre eux se sentent citoyens de l’Union européenne, tandis que 59% se disent « attachés à l’Europe« . Cet attachement est notablement inférieur à la moyenne européenne (65%).

Cependant, ce sentiment d’appartenance n’empêche pas une défiance élevée à l’égard des institutions européennes, puisque 33% des Français seulement ont confiance dans l’Union européenne.

Pourquoi 65 % des Européens sont-ils attachés à l’Europe  ?

Pourquoi 65 % des Européens sont-ils attachés à l’Europe ? La réponse est évidente. Tout simplement parce qu’ils se sentent Européens et qu’ils sont fiers de l’être.

Pour répondre à la question « qu’est-ce qu’être français » la conférence donnée à la Sorbonne, en 1882, par l’historien et philosophe, Ernest RENAN, sur le concept de nation, fait toujours référence.

0n résume en général la conclusion de son exposé par la formule : « être français c’est une conscience et une volonté d’être ». De même, bien que l’Union européenne ne puisse être qualifiée de nation, on peut avancer que : être Européen c’est une conscience et un volonté d’être.

L’Europe renvoie ainsi à la fois à un héritage : les ancêtres nous ont fait ce que nous sommes, mais aussi à une volonté commune dans le présent : nous avons fait de grandes choses ensemble, et nous voulons en faire encore.

« Quand je me regarde, je me désole ; quand je me compare, je me console », on prête à TALLEYRAND cette citation. L’homme est ainsi fait qu’il se compare en permanence à ses semblables. Les conclusions auxquelles les Européens parviennent au terme de ce processus sont telles que la fierté d’être ce qu’ils sont ne peut que se renforcer.

Comment pourraient-ils ne pas être fiers d’être Européens ?

Pour bien évaluer ce que l’Union européenne représente aujourd’hui, nous l’avons comparée à 15 États qui n’en font pas partie, 3 en Europe et 12 en dehors de l’Europe. Le 12 mai 2019, le Brexit n’est toujours pas consommé, l’Union européenne que nous comparons est donc UE 28.

 

Superficie [7ème rang]

L’ensemble des terres émergées dans le monde représentent une superficie de 148 940 000 Km2, les 15 États plus l’Union européenne (28) représentent une superficie de 75 040 828 Km2, soit 50% des terres émergées, et l’Union européenne a une superficie de 4 387 992 Km2, soit 3% des terres émergées et 6% des 15 États + UE 28 comparés.

Population [3ème rang]

On estimait en 2016 la population mondiale à 7,7 milliards, la population des 15 États + UE 28 était estimée à 4,6 milliards, soit 61% de la population mondiale, et celle de l’UE était alors de 0,51 milliard, soit 7% de la population mondiale et 11 % de celle des 15 États + UE 28.

PIB nominal (FMI) [2ème rang]

Le PIB mondial pour l’année 2018 est évalué à 84 740 milliards de dollars, celui des 15 États + UE 28 est évalué à 72 560 milliards de dollars, soit 86 % du PIB mondial, et celui de l’UE est évalué à 18 952 milliards de dollars, soit 22 % du PIB mondial et 26 % de celui des 15 États + UE 28.

PIB par habitant [9ème rang]

Le PIB mondial par habitant pour l’année 2018 est évalué à 11 248 dollars, celui des 15 États + UE 28 est évalué à 15 726 dollars, soit 86 % du PIB mondial, et celui de l’UE est évalué à 37 144 dollars, soit plus de 3 fois supérieur au  PIB mondial par habitant et plus de 2 fois supérieur à celui des 15 États + UE 28.

Prix Nobel [1er rang]

Selon les informations disponibles sur internet, l’Union européenne peut revendiquer aujourd’hui un nombre total de prix Nobel de 499, soit de l’ordre de 50 % des prix attribués, tandis que les États-Unis peuvent se prévaloir de 377 distinctions, soit de l’ordre de 40 %.

Liste des lauréats du prix Nobel par pays  et  nombre de lauréats du prix Nobel par pays

Nombre d’habitants par prix Nobel [5ème rang]

L’Islande, avec 1 prix Nobel pour 324 000 habitants et la Suisse, avec 26 prix Nobel pour 8 482 000 habitants se classent premiers ex aequo, avec un coefficient 3 (3 x 100 000) . La Norvège, avec 13 prix Nobel pour 5 215 000 habitants est classée troisième avec un coefficient 4 (4 x 100 000). Les États-Unis sont quatrième avec un coefficient 9 et l’Union européenne est cinquième, juste derrière, avec un coefficient 10.

Médailles Fields [1er rang]

L’Union européenne (25), dont (12) pour la France, (6) pour le Royaume Uni et (4) pour l’Allemagne, est classée première avec un nombre de médailles près du double de celui des États-Unis (13).

Nombre de médailles Fields par pays.

 

Voir les détails dans les 7 tableaux ci-dessous

L’Union fait la force, est-ce si sûr ?

L’union fait la force est un proverbe et la devise nationale de la Belgique, la Bulgarie, l’Angola, la BolivieHaïti, l’Andorre et du peuple acadien. Elle apparaît sur les armes de la république d’Haïti. C’est aussi la devise de l’Acadie. Elle est utilisée en anglais, néerlandais, allemand, italien, latin et bulgare, et se traduit respectivement par Unity makes strengthEendracht maakt machtEinigkeit macht starkL’unione fa la forzaVirtus unita fortior et Съединението прави силата.

Les dirigeants de l’Union européenne, usent abondamment de ce proverbe que l’on apprend dès la plus tendre enfance. À tous ceux qui parlent de quitter l’Union, ils ne manquent pas une occasion de le leur rappeler

L’Union fait la force, est-ce si sûr ?

Bien sûr, de même qu’il vaut mieux être riche et bien portant que pauvre et malade, il vaut mieux être unis que désunis. Mais, pour rester dans le domaine des proverbes populaires, mieux vaut être seul que mal accompagné (marié).

Il est amusant de voir que, dans une Europe ou tout a été fait depuis des lustres pour banaliser et dédramatiser le divorce, le départ du Royaume Uni fasse grand scandale aux yeux des plus fervents supporters de l’Union européenne. Ils sont attendrissants, quand pour convaincre les Britanniques de rester, ils leur prédisent de sombres lendemains, s’ils ont la folie de partir.

Toutes les séparations coûtent cher, affectivement et financièrement, seuls les millionnaires peuvent oublier cette réalité. En matière de divorce, on sait depuis longtemps que ce n’est pas en prédisant la misère à celui, ou celle, qui a décidé de rompre, qu’on arrive à le faire revenir sur sa décision.

Les couples qui habitent dans une grande agglomération, comme Paris, qui ont eu toutes les difficultés de la terre pour se loger, savent pertinemment que leur séparation éventuelle aura un prix bien plus élevé pour eux, que s’ils habitaient dans la Creuse. Malgré cela, c’est à Paris que le taux de divorce est l’un des plus élevés en France.

Donc, avant de s’escrimer à essayer de faire revenir les Britanniques sur leur vote, les dirigeants européens seraient bien inspirés de tout faire, d’abord, pour que d’autres Européens n’aient pas envie de les imiter.

Deux ans après le vote YES au Brexit, le 8 juin 2018, dans un entretien accordé au Figaro, Hubert VÉDRINE (Ancien ministre des affaires étrangères) déclarait : « Le populisme n’est pas un virus affreux venu de l’extérieur et qui s’attaque à un corps sain. Le problème est avant tout intérieur pour nos démocraties. Le degré de populisme mesure l’échec des politiques mises en œuvre par les élites».

Le 12 juin 2016, dans le Monde, il avait prévenu : «Gare au décrochage des peuples de l’EuropeIl faut un compromis historique entre les élites et les peuples pour relancer le projet européen ».

Le 7 mars 2012, dans une interview au Journal du Dimanche, l’humoriste Jamel DEBBOUZE, de façon inattendue, se faisait politologue et donnait sa définition inédite de l’électeur populiste (en l’occurrence votant Front National) : « C’est un [ancien électeur] communiste au chômage qui s’est fait cambrioler deux fois d’affilée ».

Le vote populiste et nationaliste ne tombe pas du ciel

En France, la date précise à partir de laquelle le vote populiste et nationaliste n’a fait que croître par étapes est désormais bien connue. On a même donné un nom au virage pris en mars 1983 par le gouvernement d’union de la gauche dirigé par Pierre MAUROY : on l’appelle constamment le tournant de la rigueur.

C’est à partir de cette date que le vote communiste, qui était jusqu’alors très important [1981 : 1er tour des élections présidentielles PCF (15,35%) et PS (25,85 %),  1er tour des élections  législatives nombres, suffrages exprimés pour le  PCF (16 %) et  pour le PS (36%)], n’a cessé de décroître. Au 1er tour des élections législatives de 2017 le PCF n’a recueilli que 2,72% des suffrages exprimés.

Les dirigeants européens ont follement oublié la fonction «tribunitienne» que remplissaient tous les partis communistes de l’Europe de l’Ouest. Tribun du peuple, les PC servaient les défavorisés, qu’ils défendaient, et contraignaient la société à écouter ceux qu’elle négligeait. De la classe ouvrière ils assuraient la représentation et traduisaient les revendications, en même temps qu’ils en effectuaient l’intégration dans la société.

Non seulement cette fonction essentielle s’est délitée avec l’éclatement du monde ouvrier, mais la mission protestataire, qui demeure, n’est plus accomplie par les communistes. Ce sont presque partout en Europe, les partis populistes et nationalistes qui tendent à remplir cette fonction. En France, le FN est désormais, électoralement, le premier parti ouvrier.

Non seulement les socio-démocrates ne se sont pas inquiétés de la perte d’influence des partis communistes, mais ils s’en sont réjouis, pensant naïvement que ceux qui quittaient la gauche communiste s’arrêteraient à la gauche socialiste. Les socio-libéraux ont même théorisé cyniquement la façon dont la gauche pouvait gagner les élections en se passant du vote ouvrier de gauche.

En 2011, en France, un laboratoire d’idée proche du Parti socialiste , Terra Nova, est aller jusqu’à  publier un sidérant mode d’emploi que l’on peut relire à profit ci-dessous :

Aucun des électeurs qui a changé son vote communiste pour un vote populiste et nationaliste n’a probablement lu le rapport de Terra Nova, mais tous ont anticipé par leur vote, son contenu.

Sans états d’âmes, et en pleine irresponsabilité politique, les rédacteurs du document préconisaient en effet à la gauche socialiste, de délaisser les électeurs traditionnels de la gauche communiste, indécrottables franchouillards, pour s’adresser en priorité aux Français de fraîche date, qui ne pouvaient rester insensible, en raison de leurs origines, à un discours multiculturel, et antiraciste, sous réserve qu’il soit bien construit, certains diront, suffisamment dramatisé.

Depuis 2011, depuis la parution du livre de Renaud CAMUS Le grand remplacement, le mot remplacement ne peut être utilisé qu’avec précaution. Précisons donc bien que nous ne parlons pas de démographie ethnique mais de démographie électorale. Cette précaution établie, la stratégie électorale que propose Terra Nova à la gauche, n’est rien d’autre qu’un grand remplacement.

Le tournant de la rigueur de 1983, marque la date du divorce politique entre la gauche et les « travailleurs », comme les appelait à l’époque Georges MARCHAIS.

On peut également fixer les dates à partir desquelles a commencé le divorce culturel et sociétal entre les travailleurs français de vieille souche, et la gauche culturelle.

1970,  création par CABU du Beauf, personnage de bandes dessinées, Français de souche, borné et raciste.

1971, sortie du film, Le Chagrin et la Pitié , documentaire franco-germano-suisse réalisé par Marcel OPHULS.

1973, traduction de La France de Vichy, historiographie de la France sous l’Occupation,ouvrage de Robert PRAXTON.

1975, film, Dupont la joie, qui dénonce le racisme ordinaire des petits blancs.

1981, film, Au bon beurre, qui dépeint les turpitudes d’un épicier-crémier faisant du marché noir à Paris sous l’Occupation.

Autant d’années, autant d’étapes qui marquent la progression du dénigrement, lent mais constant et continu, de la France en général et des Français d’en bas en particulier, par les Français d’en haut. On remarquera que pour dénigrer le comportement des Français pendant la guerre, les dénigreurs ont eu la prudence et la sagesse d’attendre la mort du Général DE GAULLE (9 novembre 1970).

Pour « conforter la nation » (expression utilisée par François HOLLANDE le 9 octobre 2012 dans son discours à la Sorbonne), il est important que les tout nouveaux immigrés acquièrent, comme leurs aînés, l’envie de devenir des citoyens français de plein droit, mais il est non moins important que les nouveaux et les anciens Français les plus modestes se sentent fiers de le demeurer.

Comment les jeunes Français, qui devraient avoir de la reconnaissance et de l’affection pour les aînés qui leur ont transmis un immense héritage architectural, économique, scientifique et culturel, pourraient-ils garder une certaine estime d’eux-mêmes, et de leurs ancêtres, alors que depuis les années 1970, on leur rappelle à longueur d’émissions que leurs pères ont été collaborateurs, racistes, antisémites, esclavagistes, colonialistes, etc. ?

Depuis la Libération, les historiens se sont moins préoccupés de savoir qui avait sauvé les  75 % des Juifs épargnés, que de dénoncer qui avait livré les 26% de Juifs déportés. C’est pourquoi les Français ont fini par croire qu’ils étaient tous plus ou moins « les enfants de ces salauds » qui avaient passé beaucoup de temps sous l’Occupation à spolier les Juifs et à envoyer aux Kommandanturs des lettres pour les dénoncer.

Entretien avec Jacques SÉMELIN  (CNRS) sur son livre “La survie des juifs en France”

Aujourd’hui, combien de nos compatriotes ont conscience qu’en cachant des dizaines de milliers de Juifs, le peuple français, majoritairement antisémite mais nullement génocidaire, a écrit sous l’Occupation une des pages les plus glorieuses de l’histoire de France ? Cette page de gloire est tellement paradoxale, surprenante et méconnue, que peu d’entre eux la connaissent.

Même si le comportement de certaines personnalités a pu être un facteur important, parfois décisif, on ne peut réduire le mérite d’une telle prouesse humanitaire à un nombre très limité d’acteurs, pour des raisons arithmétiques simples.

Lucie AUBRAC disait : « peu de Français étaient effectivement résistants, mais si tous les Français non-résistants avaient dénoncé les résistants qu’ils croisaient, la Résistance aurait été rapidement et totalement anéantie ». De même, peu de Français ont été reconnus Justes, mais si tous ceux qui ne l’ont pas été avaient souhaité la mort des Juifs rencontrés, il y aurait eu en France autant de Juifs déportés qu’en Europe Orientale.

Les exercices de repentance sont salutaires pour la bonne santé morale d’un peuple, mais ils deviennent délétères s’ils ont seuls droit de cité. Certains discours sont tellement singuliers et répétitifs qu’on peut parler à leur endroit d’une véritable incitation à la haine de soi.

il est fou de rappeler continument les crimes d’une minorité de Français, en omettant le plus souvent de rappeler de conserve, le courage des nombreux héros humbles et ordinaires qui ont aidé la Résistance et qui ont porté assistance aux personnes menacées .

Sans trahir en rien la vérité historique, Il est urgent de reprendre un récit national qui soit ni glauque ni peint en rose, un récit qui jette juste un regard bienveillant pour un pays où on doit vivre ensemble, un récit national positif.

La préférence nationale vient de la gauche

Dans l’Histoire, non seulement la préférence nationale n’a pas été ignorée par la gauche, mais c’est une notion qui vient de la gauche. C’est ce que Christian JELEN tenait à rappeler dans un article qu’il avait écrit quelques mois avant sa mort et qui fut publié dans l’hebdomadaire Marianne, le 22 juin 1998 :

« Il suffit de parler de préférence nationale pour déclencher l’hystérie des prêcheurs du conformisme pluriel, Le Monde, Les Verts, les trotskistes, les gauchistes de FO et de la CFDT, les communistes, certains socialistes, des chefs du RPR et de l’UDF, etc. «La préférence nationale, martèlent-ils, c’est Le PEN, c’est l’extrême droite.» Désolé de les contredire: la préférence nationale n’a pas été inventée par Le PEN. Elle ne date pas non plus de Vichy. Elle plonge ses racines dans l’histoire du mouvement ouvrier. D’où sa résonance dans l’électorat populaire.

La protection des travailleurs nationaux est au cœur des débats de la 1re Internationale, créée en 1864 à Londres. Ses fondateurs, dont Karl MARX, veulent contrôler les mouvements de main-d’œuvre afin que les patrons ne puissent recourir aussi facilement aux travailleurs étrangers pour briser une grève ou faire baisser les salaires

Pour de nombreux sociologues, la fin du sentiment de commune appartenance, la fin d’une forme de fierté nationale, remonterait en France aux évènements de mai 1968.

Les étudiants, qui voulaient changer le monde, qui se pensaient immodestement l’avant garde éclairée du monde du travail, ont mal vécu que les ouvriers, dont-ils se voulaient si proches, aient refusé de s’associer à leur aventure révolutionnaire.

Le peuple n’a pas voulu les suivre, les étudiants, élites en devenir, ont en quelque sorte répudié le peuple.

Fierté : ce sentiment ne semble plus pouvoir être revendiqué que par des minorités. On rencontre nombre d’automobilistes fiers d’être Bretons, Corses, Catalans, etc. Chaque année, dans toutes les grandes villes de France, lors de festives Gayprides, les homosexuels affichent fièrement, très librement, leur orientation sexuelle. Par contre, il est très difficile de se dire fier d’être Français, sans se voir suspecté de sombres tendances nationalistes.

L’élection de François MITTERRAND à la présidence de la République sur un programme d’union de la gauche, le 10 mai 1981, fut le chant du cygne du programme commun de la gauche. Paradoxalement la participation de quatre ministres communistes au gouvernement a marqué le début de la descente aux enfers du PCF avec toutes les conséquences politiques et sociologiques que cela a entrainé.

Le Pari communiste français, comme son nom l’indique, s’est construit sur une double ambition, promouvoir, servir l’internationalisme prolétarien et défendre les travailleurs français. C’est ce double visage qui a fait du PCF, pendant près d’un quart de siècle, le premier parti de France.

L’affaire dite du  « buldozer de Vitry »

Le 24 décembre 1980 au matin, 300 travailleurs maliens quittaient le foyer qu’ils occupaient sur le territoire de la commune de Saint-Maur  (municipalité de droite), et étaient transportés pour être hébergés dans un bâtiment en cours de rénovation à Vitry-sur-Seine (municipalité communiste). Commençait alors la fameuse affaire dite du « bulldozer de Vitry ».

À cette date le Parti communiste français était tout puissant dans ce qui s’appelait encore la ceinture rouge. Dans la banlieue parisienne les tensions, qui commençaient à apparaître entre les ouvriers  d’origine européenne et les travailleurs immigrés venant d’Afrique, inquiétaient de plus en plus la direction du « parti des travailleurs« .

Il suffit d’écouter le discours de Georges MARCHAIS, plaidant à l’époque pour l’arrêt de l’immigration, pour comprendre ce qui est passé par la tête du maire communiste qui a ordonné la destruction à coup de bulldozer de l’escalier donnant accès au local de la SONACOTRA, où devait être logés les 300 travailleurs maliens.

Régis de CASTELNAU, avocat engagé, proche du mouvement ouvrier français, devenu dans les années 1970 un des avocats du Parti communiste français (PCF) et de la CGT, a donné en 2012 dans le magazine Causeur sa version des choses.

Extrait de l’article de Régis de CASTELNAU [ Causeur, 15 octobre 2012]

Que craignait à l’époque le Parti communiste ?

Que les cités ouvrières, qu’en général il gérait, se transforment sous la pression du chômage, de la pauvreté mais aussi d’une immigration déséquilibrée, en « territoires perdus de la République », qu’au sein de ces territoires, le marché de la drogue devienne une économie de substitution, c’était leur crainte. Les dirigeants du PCF, forts de leur expérience de terrain, avaient parfaitement vu le danger, témoin de premier rang, je peux en attester. La déchirure du lien social, le communautarisme, la division des classes populaires, tout cela les préoccupait au premier chef. À juste titre.

Ce qu’ils avaient combattu, essayé de conjurer, sous les accusations, les injures et les quolibets, s’est produit. Les ouvriers sont partis, les plus pauvres d’entre eux devenant des « périurbains ». Ils l’ont fait avec leurs bagages, mais en oubliant leurs armes, et la plus importante d’entre elles, « la conscience de classe ». Celle que le Parti communiste avait réussi à forger entre les deux guerres et surtout dans la Résistance. Aujourd’hui, le Parti communiste effondré, marqués par un fort sentiment d’abandon, les ouvriers votent en nombre pour le Front National, pendant que les intellectuels dominants du Parti socialiste théorisent la nécessité de les passer par pertes et profits.

On fait mine aujourd’hui de découvrir les « territoires perdus de la république », on s’effarouche de l’économie de la drogue, on s’affole devant les kalachnikovs, on pleure sur le vote ouvrier capté par le Front National. On cite abondamment BRUSTIER-HUELIN et Christophe  GUILLUY. Trop tard ?

En janvier 1981, cinq mois avant les élections présidentielles, la gauche socialiste et le Parti communiste était redevenus  plus concurrents qu’alliés. L’union de la gauche avait été rompue en 1977. Le PS (22%) avait dû attendre les législatives de 1978  pour arriver à dépasser le PC (20%) pour la première fois depuis 1945. Alors que François MITTERRAND avait pu obtenir au premier tour  des élections présidentielles (32%) en 1965 et  (43%)  en 1974, grâce à sa candidature unique d’union de la gauche, le PC présenta en 1981 un candidat face à lui au premier tour. On sait aujourd’hui que le PC (15%) ne souhaitait pas la victoire de François MITTERRAND (26%). Il alla jusqu’à faire voter l’appareil du parti contre lui. Par chance pour François MITTERRAND, Jacques CHIRAC (15%) ne souhaitait pas non plus la réélection de Valéry GISCARD d’ÉSTAING ( 28%), et fit voter ses militants les plus surs pour la gauche. Dans ce chassé croisé, ce fut MITTERRAND qui gagna.

À la veille du scrutin le combat entre le PS et le PC fut intense. L’affaire du bulldozer de Vitry fut bien sûr utilisé pour ramener le PC à son passé stalinien. On a du mal à imaginer qu’en 1981 le PC fut accusé d’être raciste. Il faut relire l’article de Jacques DEROGY publié dans l’Express le 3 janvier 1981, intitulé 1981 Racisme – le bulldozer du P.C

Si elle s’était produite en 1965 ou 1974, l’affaire du bulldozer de Vitry n’aurait certainement pas fait grand bruit. Mais en 1981, sentant le pouvoir leur tendre les bras les socialistes voulurent à tout crin se démarquer des méthodes musclées du PC et de la CGT. Ils tinrent à se montrer scrupuleusement respectueux des droits de l’homme et de l’État de droit, une façon de se démarquer du PC, et surtout le moyen de rassurer les électeurs centristes qui hésitaient encore à voter pour la gauche.

En acceptant de participer au gouvernement de Pierre MAUROY les communistes  ont été contraint de modifier leur discours.. Ils l’ont tellement modifié que leurs électeurs traditionnels ne l’ont plus reconnu.  En 1984, lors des élections Européennes le score de la liste du PC chute à 11,20% , tandis que liste Front National  franchit pour la première fois la barre des 10%, en se plaçant juste derrière avec 10,95%.  Le PC a changé son discours, ses électeurs traditionnels  ont commencé à modifier leur vote. En abandonnant toute référence à la préférence nationale, les communistes ont perdu en 40 ans la quasi totalité de leurs bastions électoraux situés dans les bassins industriels.

En 2019, les quelques municipalités que dirige encore le PC se caractérisent toutes par une forte proportion de population  d’origine immigrée. Son électorat a changé, « ses valeurs » aussi.

À l’occasion du mouvement des gilets jaunes, de nombreux observateurs politiques ont noté une porosité croissante entre le Rassemblement National et La France insoumise.  De nombreux responsables politiques s’en offusquent, comme si les électeurs étaient assignés à voter toujours pareillement.

Une élite démocratique est celle qui représente réellement le peuple qui l’a élue, comprenant et traduisant ses attentes et ses craintes.

Aujourd’hui en Europe en général, et en France en particulier, les  peuples  ne s’estiment pas vraiment représentés par les élites: ils ont la triste impression que celles-ci constituent une caste à part, vivant dans un autre monde où elles trouvent leurs projets et leurs relations.

Un sentiment de «trahison» provient de ce fossé: l’élite est devenue dans nos pays citoyenne du monde, d’où son éloignement ressenti. Elle n’a plus vraiment les mêmes problèmes que le peuple, resté, lui, citoyen de son quartier et de sa ville.

Aux moments où apparaît et se développe ce genre de conflit mortel, c’est toujours à l’élite de faire le premier pas, car elle a davantage de moyens, et pour commencer davantage de mots. Elle doit tenter de comprendre (au lieu d’injurier), se mettre elle-même en cause (au lieu d’accuser un bouc émissaire réduit ad hitlerum), changer de comportement,  faire des propositions, pour trouver et montrer un chemin.

Tenter de comprendre, pour trouver et montrer un chemin

La crise financière de 2008, le renflouement par les États des plus grandes banques menacées de faillites, ont transformé une montagne de dettes privées en un gouffre de dettes publiques. Il s’en est suivi une injonction faite aux États, qu’ils ont appliquée de gré ou de force, de privatiser les services publics, de déréglementer les marchés du travail, et surtout de contenir les salaires.

La «  démocratie souveraine » a été ainsi, de fait, piétinée, et dans la foulée, le droit des peuples à se gouverner eux mêmes.

Dans l’Union européenne, qui a toujours voulu être le bon élève du libéralisme mondialisé, une démocratie limitée s’est instaurée, qui a mis soigneusement hors de portée électorale la question de la répartition des richesses.

Le cycle infernal du dumping fiscal intra européen et extra européen rend toute politique de redistribution des richesses, réelle, totalement illusoire dans l’Union européennes telle qu’elle va.  

Depuis 2008, les Européens de la zone euro ont fait d’énormes sacrifices pour sauver leur monnaie. Ce sauvetage a eu un coût économique et social exorbitant, qui n’est pas pour rien dans la crise sociale que traverse la France depuis bientôt 30 semaines.

Comme le prévoyaient en 2014 de nombreux économistes, l’Allemagne et l’Europe du Sud ont de plus en plus de mal a faire monnaie commune, et la santé florissante de l’économie allemande déséquilibre et fragilise l’économie de toute l’Union européenne.

Depuis le mois novembre 2018, nombre de Français se sont découverts « experts » en finances publiques, fermement convaincus que pour augmenter le pouvoir d’achat et pour améliorer la justice sociale, il suffisait de supprimer judicieusement certaines taxes et de modifier certains impôts. S’ils sont très bavards au sujet de la répartition des richesses, les « experts » français sont malheureusement peu diserts sur la façon de les créer, et sur la manière de ne pas les dilapider.

Le grand débat national voulu par le président MACRON,  a mobilisé des milliers de Français pendant des semaines.  Les sujets dont il a été débattu, n’ont malheureusement été abordés le plus souvent que dans les limites géographiques de l’hexagone et dans le cadre contraint de la société française telle qu’elle existe actuellement. Comme si les Français croyaient pouvoir résoudre les problèmes de fins de mois et de fin du monde sans tenir compte du contexte international et sans remettre en question leurs comportements individuels.

À quelques jours du scrutin électoral on ne peut sérieusement prétendre connaître les réponses à apporter aux graves défis que la France et l’Union européenne doivent impérativement relever..

Par contre on doit avoir à l’esprit la liste des principaux problèmes qu’il est vital de résoudre urgemment. Il  est non moins urgent de les hiérarchiser, et de définir  le cadre (international, européen, national, régional ou local) le mieux adapté pour leur résolution. En effet, on ne doit jamais oublier la coopération décentralisée et le principe de subsidiarité, qui apportent souvent les meilleures solutions aux problèmes les plus complexes.

Autant dire que le travail d’analyse et réflexion ne manquera pas dans les tous prochains mois.

[Le 7 juin 2019, 16 H00, A. B., Les Sables d’Olonne] : Le populisme en Europe est une chose, le Brexit en est une autre dont je suis personnellement ravi et dont j’espère qu’il coutera le plus cher possible aux Anglais.

Ceux-ci n’ont jamais été européens et s’en vantaient. Nous choisiront toujours le grand large disait CHURCHILL, ce qui consistait à faire trimer pour eux les indiens ou les chinois, voire ( la guerre de l’opium ) à les empoisonner délibérément s’ils n’étaient pas assez compréhensifs.

Comment, compte tenu des courbes démographiques, les Cecil RHODES ou KIPLING pouvaient ils imaginer ce système durable? Mystère. En attendant, occupés à coloniser le reste du monde et incapables de dominer le continent européen, les anglais ont poursuivi avec constance une politique unique: empêcher par tous les moyens la réunification européenne.

Chaque fois qu’une puissance a paru en mesure de refaire l’unité détruite avec la fin de l’empire Romain, les Habsbourg, la France de Louis XIV à NAPOLÉON, […] les anglais se sont acharnés contre elle suscitant et entretenant des guerres pour l’empêcher. Après le suicide le l’Europe (1914/1945) les survivants n’avaient guère d’autre moyen pour survivre que de rassembler les débris. Là encore, les anglais ont refusé la construction européenne et cherché à l’entraver.

Le succès du marché commun acquis, ils ont fini par s’y rallier pour le torpiller de l’intérieur, y faire entendre la voix (et la langue) américaine, et s’opposer systématiquement à toute supra nationalité. Ils vont partir? Bon débarras ! Nous allons récupérer l’Écosse et l’Irlande, et l’Angleterre n’aura plus qu’à se résoudre à devenir officiellement ce qu’elle est de facto depuis 45, le 51° État américain.

Au fond, c’est peut-être ce que voulait CHURCHILL, qui prétendait défendre l’empire britannique mais l’a en fait liquidé. Les brexiters le considèrent comme un grand anglais, oubliant qu’il était américain et a délibérément passé le relai à ROOSEVELT.à Yalta………… Ciao !