N° 487 Israël un État créé par des Juifs russes pour des Juifs russes ?

Les racines russes d’Israël sont notables. Shmoulik EVIATAR, ancien agent du Mossad n’hésite pas à déclarer qu’ « Israël a été créé par des Juifs russes pour des Juifs russes. »

On estime qu’il n’y avait que 55 000 juifs et 560 000 Arabes vivant en Palestine en 1918. L’accord conclu en août 1933 entre l’Agence juive pour la Palestine et le régime nazi a permis, de 1933 à 1939, à 53 000 juifs d’Allemagne de rejoindre la Palestine. En 1948, à la veille de la partition de la Palestine, on comptait 650 000 Juifs et 1 300 000 Arabes

Ainsi en 30 ans, tandis que la population arabe a un peu plus que doublé, le nombre de Juifs en Palestine a été multiplié par près 12.

Tous ceux qui au Moyen-Orient ont été, et sont souvent restés longtemps, des admirateurs d’Adolphe HITLER, à l’image du grand mufti de Jérusalem, ont prouvé qu’ils étaient d’indéniables antisémites, mais ils ont aussi et surtout montré qu’ils étaient des antisionistes inconséquents.

En effet, ce n’est nullement insulter la mémoire des millions de Juifs tués à cause de la barbarie nazie, que de souligner le rôle déterminant qu’eurent HITLER et la Shoah dans la création d’Israël.

1° L’augmentation importante de la population juive de la Palestine n’a malheureusement pu avoir lieu qu’en raison de l’avènement du nazisme.

2° En octobre 1947, l’Assemblée générale des Nations Unies n’a bien évidemment voté, sans réserves [33 pour, 13 contre, et 10 abstentions], le plan de partage de la Palestine, alors qu’elle ne comptait que 57 états membres [en 2023 on compte 193 États membres], qu’en raison de l’énorme émotion due au procès de Nuremberg [19451946].

Les historiens fixent le plus souvent le début de la Guerre froide au 12 mars 1947 et sa fin au 25 décembre 1991. Le Blocus de Berlin a commencé le 24 juin 1948 et pris fin le 12 mai 1949. L’URSS a testé sa première bombe nucléaire le 29 août 1949.

Les historiens israéliens s’accordent à penser que la résolution n°181 n’aurait probablement pas pu être adoptée si elle avait été proposée à l’assemblée générale de l’ONU, après juin 1948, après mai 1949, et plus encore après le 1er décembre 1952, après que  Joseph STALINE eut déclaré au Politburo : « Tout sioniste est l’agent du service de renseignement américain. Les nationalistes juifs pensent que leur nation a été sauvée par les États-Unis, là où ils peuvent devenir riches, bourgeois. Ils pensent qu’ils ont une dette envers les Américains. Or parmi mes médecins, il y a beaucoup de sionistes. »

Ironie de l’Histoire, c’est à STALINE que le futur État d’Israël doit 3 des 33 votes qui ont permis l’adoption de la résolution n°181. Il exigea en effet de l’ONU qu’elle reconnaisse dès 1945 une République socialiste soviétique de Biélorussie, et une République socialiste soviétique d’Ukraine, comme États membres indépendants de l’U.R.S.S.

Vidéo mise en ligne par des opposants à l’existence de l’État d’Israël

Sur 15 des dirigeants, 4 sont originaires de Biélorussie et 6 d’Ukraine

Golda MEIR (connue aussi sous le nom de Golda MEIRSON), née Golda MABOVITCH à Kiev le 3 mai 1898 et morte à Jérusalem le 8 décembre 1978.

Les racines russes d’Israël

Le sionisme a un père, Theodor HERZL (18601904), qui n’est pas né dans l’Empire russe, mais c’est dans l’Empire russe que l’idéal sioniste moderne a vraiment pris son envol.

Les racines russes d’Israël sont notables. Shmoulik EVIATAR, ancien agent du Mossad n’hésite pas à déclarer qu’ “Israël a été créé par des Juifs russes pour des Juifs russes.”

Aujourd’hui associer sionisme et Palestine géographique est une évidence. Mais il n’en a pas toujours été ainsi. Dès l’origine du sionisme, il y a eu un sionisme territorialiste qui voulait bien sûr une terre pour les Juifs mais pas forcément en Palestine.

L’avènement du communisme fut l’occasion pour un petit nombre de Juifs d’URSS d’accéder à de très hautes responsabilités politiques, ce qui fit que l’antisémitisme en Union soviétique ne fut souvent en rien inférieur à celui qui existait dans l’Empire russe. Ce fut notamment le cas en Ukraine, où les Juifs furent accusés d’avoir affamé la population, et le restent parfois encore.

Le 7 mai 1934, pour complaire aux Juifs « sionistes », STALINE alla jusqu’à créer dans l’Union soviétique un oblast autonome juif  ayant le yiddish comme langue officielle. Il fut ainsi le premier à pouvoir se vanter d’avoir offert à un peuple sans terre une terre sans peuple.

La construction nationale israélienne par le mouvement sioniste s’est appuyée sur un récit fondateur faisant des populations juives un peuple uni par une même origine et ayant une histoire nationale commune remontant à la terre d’Israël.

Paradoxalement, c’est en Europe de l’Est, là où le récit sioniste national juif fut le plus mythique et le moins fondé, qu’il reçut le meilleur accueil, et qu’il réussit à convaincre le plus de militants à émigrer en Palestine sans attendre.

La première colonie juive en terre de Sion, Rishon LeZion, fut ainsi fondée par des immigrants russes originaires de Kharkov (aujourd’hui en Ukraine) dès 1882.

En lisant, l’introduction du discours prononcé par le chef des Sionistes de Russie, prononcé au Congrès sioniste de Pétrograd en juin 1917, on mesure combien à l’heure de la révolution bolchevique, le mouvement sioniste était dynamique en Russie.

Si les 140 000 sionistes organisés russes représentés à Pétrograd par les 540 délégués du congrès, avaient tous émigré, comme ils l’envisageaient, le pourcentage de Juifs présents en Palestine aurait plus que doublé en 5 ans. En 1922, on ne comptait en effet que 84 000 Juifs, soit 11,2% de la population. L’arrivée de 140 000 Russes aurait fait passer ce pourcentage à 25,1%.

L’engouement exceptionnel des Russes juifs pour le mouvement sioniste s’explique par les conditions particulières dans lesquelles ils ont été contraints de vivre pendant des siècles en Russie, les pires probablement de toute l’Europe, sans espoir de voir, jusqu’à la révolution d’octobre, leur statut changer.

Au XXIe siècle, il semble aussi hasardeux pour tous les Juifs de dire nos ancêtres les Juifs de Palestine, que pour tous les Français de dire nos ancêtres les Gaulois.

Les historiens français savent que c’est Napoléon III et la Troisième République qui ont tenu à répandre ce mythe généalogique fondateur de la nation française. Tous les États nations créés au XIXe siècles ont construit leur roman national, écrit pour justifier leur existence et leurs frontières.

Les nationalistes sionistes du XIXe, qui voulaient créer, eux-aussi, leur État-nation ont bâti, comme tous les nationalistes, le récit national du peuple juif, un peuple fait de Juifs errants depuis des siècles.

Selon le récit sioniste, les ancêtres des juifs seraient arrivés en Europe en provenance de la Palestine et de son voisinage vers le Ier siècle de notre ère, après la destruction de Jérusalem et de son Second temple par l’armée romaine de Titus (en 70).

Sur le site de l’ambassade d’Israël en France, c’est bien évidemment ce récit qu’on trouve. Dans un article célébrant l’anniversaire de la création de l’État d’Israël, intitulé « La communauté internationale dit OUI », et sous-titré « La renaissance d’une nation » on peut lire : « Le 29 novembre 1947, un rêve vieux de 2000 ans devint une réalité : un État juif naquit sur sa terre natale ancestrale».

Nul doute que la Palestine fut la terre ancestrale du judaïsme il y a plus de 2000 ans, mais nul doute non plus qu’elle fut aussi la terre ancestrale du christianisme il y a précisément 2000 ans, et enfin, nul doute que la Palestine fut aussi une « terre ancestrale » de l’islam depuis qu’il en a fait la conquête, il y a quelques 1400 ans.

Conscients qu’on ne peut partager ce qui est unique et donc indivisible, les rédacteurs de la résolution 181, prirent soin d’extraire du plan de partage de la Palestine la ville de Jérusalem et de ses environs proches, le cœur de la terre ancestrale revendiquée par les tenants des trois monothéismes, pour créer un corpus separatum. Cette internationalisation des lieux saints prévue dans la résolution ne put malheureusement jamais être appliqué.

Le 10 juin 1967, à l’issue de la guerre des Six-Jours, Jérusalem, divisée entre Israéliens et Jordaniens depuis 1949, s’est trouvée de facto réunifiée. Depuis cette date, le principe même d’un corpus separatum pour Jérusalem a disparu des esprits.

La résolution 242, adoptée le 22 novembre 1967 par l’assemblée générale des Nations unies, prévoyait le retrait d’Israël des « territoires occupés » (le Sinaï, Gaza, la Cis-jordanie, et le plateau du Golan), en échange de la reconnaissance de tous les États arabes de la région, mais n’évoquait aucune internationalisation éventuelle des lieux saints.

Après 1967, après la foudroyante victoire militaire qu’ils ont obtenue en pleine Guerre froide, contre une coalition de pays arabes soutenus par l’URSS, les Israéliens ont bénéficié d’un soutien quasi inconditionnel des pays Occidentaux. Cela a eu un effet pervers, car cela leur a fait presque totalement oublier les origines de leurs différends avec leurs voisins arabes.

De façon très regrettable, pour Israël et pour la paix au Moyen-Orient, non seulement peu d’Occidentaux ont osé réfuter les arguments avancés par les Israéliens tenants d’un Grand Israël, mais certains ont justifié pour des raisons religieuses, par avance, toutes les annexions effectuées en Cisjordanie. Paradoxalement il y a aujourd’hui aux États-Unis plus de sionistes partisans du Grand Israël parmi les évangélistes, que parmi les Juifs.

Trop d’Européens ont cru naïvement pouvoir réparer les injustices qu’ils ont fait subir aux Juifs pendant des siècles et pouvoir se faire pardonner les crimes de la Shoah en accréditant sans réserve le roman national des sionistes les plus intransigeants. Ils croyaient ainsi faire au mieux pour sauvegarder l’existence d’Israël. Les plus lucides mesurent aujourd’hui combien leur soutien aveugle était une pure folie.

Les amis d’Israël ont oublié qu’un bon ami n’est pas celui qui vous accompagne dans vos erreurs, mais celui qui vous empêche de les commettre.

Le lendemain de l’attaque du Hamas, aucun fidèle ami d’Israël ne pouvait imaginer que les horreurs commises par les terroristes ne seraient ni immédiatement ni massivement condamnées par la communauté internationale.

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EXEMPLE : Le 10 juin 1967, à l’issue de la guerre des Six-Jours, d’un corpus separatum pour Jérusalem …. ainsi de suite …

[Le 27 mai 2024,19 H45, G. S., Narbonne] :  Sur les 3 millions de Juifs résidant à l’intérieur des frontières de l’URSS d’avant 1939, environ 1 million ont péri et sur les presque 2 millions qui vivaient dans les territoires annexés par l’URSS à la suite du pacte germano-soviétique – États baltes, partie orientale de la Pologne, Bessarabie et Bukovine du nord –, près de 80 % ont été exterminés (soit environ 1,6 million). À la fin de le Seconde Guerre mondiale il n’y avait plus que 2,8 millions de Juifs en URSS et dans tout le bloc soviétique, dont 220 000 en Pologne.

En 2020, on comptait 155 000 Juifs en Russie, 45 000 en Ukraine, 8 500 en Biélorussie, 4 500 en Pologne, 4 100 en Lettonie, 3 500 en Estonie, 2 400 en Lituanie, soit au total 223 000. Plus de 90 % des Juifs vivant en URSS ont migré après la chute du Mur de Berlin. La plus grande partie d’entre eux vit désormais en Israël. En 2021 il y avait 891 000 Israéliens qui étaient nés en URSS.

En 2020 le nombre total de Juifs dans le monde était estimé à 15 millions, et la population juive élargie estimée à 21 millions, dont 650 000 en France.

Populations juives élargies supérieures à 500 par pays, en 2020

[Le 26 mai 2024, 23 H45, P. R., Nîmes] :  L’union soviétique une pépinière de dirigeants politiques pour Israël.