N°397 Foi et raison

On ne sait si c’est la cause ou la conséquence du désamour du monde musulman pour le savoir et la science, mais c’est précisément au moment où les européens entraient dans le siècle des Lumières, que le fondamentalisme wahhabite a fait son apparition.

3 16 La foi et la raison

Dieu est insaisissable, Dieu se cache, il se cache tellement bien qu’on peut légitimement douter de son existence.  En revanche, pour le meilleur et pour le pire,  les religions se montrent et ont pour ambition de se montrer le mieux possible, et le plus possible. La science ne sait rien de Dieu, par contre elle sait tout ce qui dans les dogmes religieux heurte la raison.

Les trois grandes  religions monothéistes, le judaïsme, le christianisme et l’islam ont été confrontées tout au long de leur existence au même dilemme, comment conjuguer foi dogmatique, et raison.

Le judaïsme, religion mère de ces trois religions révélées, a dès son origine convoqué la raison, pour faire une lecture herméneutique et exégétique, et jamais littérale des textes bibliques.

En lisant les Homélies sur la Genèse d’Origène (185253), on peut constater qu’au IIIe siècle l’un des tous premiers pères de l’Église avait déjà pleine conscience qu’une lecture littérale de la bible était une insulte à l’intelligence :

« Quel est l’homme de sens qui croira jamais que, le premier, le second et le troisième jour, le soir et le matin purent avoir lieu sans soleil, sans lune et sans étoiles, et que le jour, qui est nommé le premier, ait pu se produire lorsque le ciel n’était pas encore ?

Qui serait assez stupide pour s’imaginer que Dieu a planté, à la manière d’un agriculteur, un jardin à Eden, dans un certain pays de l’Orient, et qu’il a placé là un arbre de vie tombant sous le sens, tel que celui qui en goûterait avec les dents du corps recevrait la vie ?

« … À quoi bon en dire davantage lorsque chacun, s’il n’est dénué de sens, peut facilement relever une multitude de choses semblables que l’Écriture raconte comme si elles étaient réellement arrivées et qui, à les prendre textuellement, n’ont guère eu de réalité. »

Les rationalistes de stricte observance peuvent facilement relever nombre d’inepties auxquelles les chrétiens ont voulu croire et faire croire, mais ils ne peuvent pas affirmer, comme certains se laissent aller à le faire, que les chrétiens ont été des ennemis de la raison, de tout temps.

Plusieurs théologiens et savants, Saint AUGUSTIN au IV et Ve siècle, Saint Thomas d’AQUIN au XIIIe siècle, Blaise PASCAL au XVIIe siècle, TEILHARD de CHARDIN au XXe siècle, n’ont eu de cesse d’interroger leur foi à la lumière de la raison.

À la veille du XXIe siècle, en 1998, le pape Jean-Paul II a publié l’encyclique Fides et ratio dont la phrase introductive est : « Fides et ratio binæ quasi pennæ videntur quibus veritatis ad contemplationem hominis attollitur animus. » « La foi et la raison sont comme deux ailes qui permettent à l’esprit humain de s’élever vers la contemplation de la vérité. »

Ce qui définit les relations entre la foi et la raison sur le plan de la philosophie chrétienne.

Dans le monde arabo-musulman, dès le ixe siècle, existaient des centres d’enseignements spécialisés de très haut niveau.  On peut lire sur le site Islam & fraternité : La civilisation arabe est à l’origine de deux au moins des grandes institutions modernes : l’hôpital et l’observatoire. Il est fort probable qu’on lui en doive aussi une troisième: l’université.

Les universités qui apparaissent en Europe à partir du XIIe siècle, doivent certainement peu au monde musulman en matière d’organisation, en revanche il est acquis que les croisades, qui se sont déroulées entre le XIe et le XIIIe siècles, ont permis aux chrétiens de découvrir, ou de redécouvrir, de très nombreux écrits scientifiques et philosophiques, trésors que les enseignants et les savants européens sauront faire fructifier.

La réflexion est un des thèmes les plus récurrents du Coran, le texte sacré des musulmans. Rien d’étonnant donc que, jusqu’au XVIIIe siècle, les plus grands esprits de l’islam n’aient jamais imaginé qu’il puisse y avoir un conflit entre foi et raison, entre foi et savoir.

On ne sait si c’est la cause ou la conséquence du désamour du monde musulman pour le savoir et la science, mais c’est précisément au moment où les européens entraient dans le siècle des Lumières, que le fondamentalisme wahhabite a fait son apparition.

En deux siècles, le fondamentalisme musulman n’a cessé de progresser et d’imposer une vision obscurantiste, littéraliste et intolérante de l’islam. Au XXe siècle, cette progression a été contenue, par la Turquie kémaliste et les pays arabes qui aspiraient à entrer dans la modernité, pour arriver à combler les retards accumulés en science et en économie.

Mais à la suite des politiques inconséquentes menées par les Occidentaux, sous la houlette des Nord-américains, la disparition ou l’affaiblissement des États, qui s’opposaient le plus fermement à leur développement, a permis aux divers mouvements fondamentalistes musulmans d’imposer rapidement et massivement leurs vues en terre d’islam, puis aussi dans les pays « mécréants ».

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3 26 De l’inculture religieuse et historique des Occidentaux

Le 16 juillet 2022, l’islam aura 14 siècles d’existence selon le calendrier grégorien (365-6 jours par an), et plus de1440 ans selon le calendrier hégérien (354-5 jours par an).

L’Occident chrétien et l’Orient musulman font calendrier à part depuis qu’ils se font face. Cette façon différente de compter le temps qui passe, serait anecdotique si elle n’était le signe le plus symbolique de la difficulté, qu’ont les Occidentaux et les musulmans à voir le monde d’un même point vue.

Comparée à la diffusion du christianisme dans l’Empire romain, l’expansion de l’islam a été extrêmement rapide. Le christianisme fut reconnu comme seule religion de l’État romain 4 siècles après la naissance du Christ, alors que moins d’un siècle après la naissance de Mahomet la presque totalité du Proche-Orient et du Moyen-Orient vivait selon la loi de l’islam, ou plus exactement sous la loi de l’islam.

L’Empire romain à la fin du IVe siècle

Diffusion du christianisme du IIIe au Ve siècle

Expansion de l’Islam du VIIe au VIIIe siècle

En un siècle, les armées musulmanes ont conquis un empire démesuré, de l’Espagne à l’Inde.. Parties de La Mecque en 632, les armées de l’islam sont à Samarcande, aux portes de la Chine, en 712, et à Poitiers, au cœur de l’Europe, en 732.

C’est le miracle du Coran, expliquent fièrement les musulmans. C’est plutôt le «miracle» du sabre et du cimeterre rétorquent souvent les chrétiens.

Jusqu’au début du XXe siècle, pour les historiens occidentaux, la vaillance, la bravoure, pour ne pas dire la brutalité particulière, des soldats de l’islam suffisaient, à eux seuls, à expliquer la phénoménale et fulgurante expansion du monde musulman.

Au XXIe siècle, cette explication apparaît trop simpliste, à presque tous les historiens.

Pourquoi une expansion aussi rapide ? Les sciences humaines et la sociologie apportent leurs réponses. L’histoire des religions apporte aussi les siennes.

La diffusion du christianisme, première religion monothéiste prosélyte, a certainement été ralentie par sa nouveauté et sa complexité théologique, notamment pour ce qui regarde le mystère de la trinité.

Face aux croyances ancestrales répandues et installées dans l’Empire romain depuis des siècles, le message évangélique était en effet trop original pour être compris et adopté sans aucune réserve.

Dès les premiers temps du christianisme, des divergences théologiques sont apparues et ont coexisté, jusqu’à ce qu’un concile s’efforce de les réduire, ou les condamne comme étant hérétiques.

Le concile de Nicée en 325, représente pour les chrétiens un événement essentiel à leur foi. C’est en effet lors de cette assemblée que les évêques définirent ce que devait être le credo (symbole de Nicée) de tous ceux qui se voulaient disciples du Christ.

C’est lors de ce concile que fut condamnée l’arianisme, doctrine professée par Arius et ses disciples, qui est fondée sur la négation de la divinité de Jésus. L’arianisme niait la consubstantialité, c’est-à-dire, l’égalité de substance du Fils avec le Père et considérait Jésus le Fils de Dieu comme une nature inférieure, subordonnée.

Cette hérésie, touche un point essentiel de la foi chrétienne: « la divinité de Jésus», infirmant ainsi le mystère de la Trinité.

Bien que condamné depuis plusieurs siècles, l’arianisme, le christianisme arien avait continué à exister, ou à coexister à côté du christianisme nicéen, lorsque l’islam commença son expansion.

On note que, les populations qui se sont le plus farouchement opposées à l’arrivée des musulmans sont celles dont les évêques professaient le credo de Nicée.

Tandis que les populations dont les évêques étaient restés fidèles à la doctrine d’Arius, ont pu facilement se convertir à l’islam, sans avoir le sentiment de se renier, tant leur rapport à Dieu était proche de celui des disciples de Mahomet.

Les musulmans comme les disciples d’Arius, reprochaient aux nicéens d’être polythéistes, plus précisément tri-théistes. Ils avaient donc tout pour cohabiter, c’est ce qu’ils firent pendant des siècles dans la péninsule ibérique.

Le baptême de Clovis en 498, soit plus de deux siècles avant la bataille de Poitiers, marque la fin de l’arianisme dans le royaume des Francs.

L’importance de cet événement est complètement minorée, voire ignorée, aujourd’hui dans l’enseignement de l’histoire en France. C’est très regrettable, car si Clovis avait opté pour l’arianisme l’histoire de la France et de l’Europe en eut été totalement bouleversée. Nul ne peut dire si l’Europe des cathédrales et des universités aurait alors existé.

Au Ve siècle de notre ère, les peuples germaniques païens qui peuplaient le nord-ouest de l’Europe se sont rendus maîtres de l’Empire romain. Entre le Ve et le VIIe siècles, les vainqueurs de la puissance romaine ont cependant adopté la religion officielle des vaincus, le christianisme. Phénomène paradoxal.

En effet, au début du Ve siècle, les populations de l’Empire n’étaient que superficiellement christianisées. En 476, date qui marque le passage définitif de l’Occident sous la domination des rois barbares, aucun de ces derniers n’était encore catholique. La pérennité du christianisme reposait alors uniquement sur des évêques ne disposant pas de forces armées pour convertir les populations.

Dès lors, comment l’Europe est-elle devenue chrétienne en l’espace de deux siècles? ( voir : Les Racines chrétiennes de l’Europe. Conversion et liberté dans les royaumes barbares, Ve-VIIIe siècle, par Bruno DUMÉZIL, Éditions Fayard.)

Pour convertir les barbares, les évêques durent affronter à la fois le paganisme germanique et l’arianisme, hérésie qui fut, malgré le concile de Nicée, la religion officielle de l’Empire entre 360 et 380.

En 381, au premier concile de Constantinople, deuxième concile œcuménique de l’histoire du christianisme, après celui de Nicée, cent cinquante évêques, tous orientaux, confirmèrent la condamnation de l’arianisme prononcée dès 325.

Diffusion du christianisme du  IVe siècle au début du VIIe siècle

Lorsque Mahomet et ses compagnons arrivent à Médine, au début du VIIe siècle, en 622, le christianisme s’est diffusé et s’est établi sur la quasi totalité du pourtour méditerranéen, ainsi que dans la vallée du Nil, et jusqu’en Éthiopie.

Le christianisme est alors omniprésent en Europe occidentale et méridionale, souvent depuis plus d’un siècle, tandis que dans la partie orientale et septentrionale de l’Europe il est totalement absent.

Dans de nombreuses régions du vieux continent, le christianisme n’apparaitra que très tardivement, souvent plusieurs centaines d’années après le VIIe siècle.

Les dates de baptêmes des rois et des princes, qui sont souvent connues, permettent d’estimer l’année d’apparition du christianisme dans les différents pays de l’Europe d’aujourd’hui : 863 Moravie, 962 Danemark, 966 Pologne, 988 Russie, 997 Hongrie, 1060 Suède, 1200 Estonie. Il faut noter qu’aux dates indiquées, les noms, Moravie, Pologne, Hongrie, et Suède, correspondaient à des superficies beaucoup plus grandes que celles des pays et des régions nommés ainsi actuellement. (Voir Expansion du christianisme en Europe au Moyen Âge).

On note ainsi que lorsque les Arabes musulmans firent leur première incursion en Europe au VIIIe siècle, le christianisme était bien loin de s’être implanté sur tout le continent.

Lorsqu’en Espagne la reconquista s’achève en 1492, avec la prise de Grenade qui marque la fin de plus de 780 années de présence musulmane dans la péninsule ibérique, cela fait déjà plus d’un siècle et demi que les Turcs ottomans ont traversé le Bosphore et pris pied sur le continent européen. En effet, l’islam ottoman a commencé à s’implanter dans les Balkans, où il devait imposer ses lois durant près de 450 ans, un siècle avant la prise de Constantinople en 1453.

On voit ainsi que, si toutes les régions d’Europe ont été des terres chrétiennes, elles ne l’ont jamais été toutes en même temps. On voit aussi que, depuis la conquête musulmane de la péninsule Ibérique, depuis que le général omeyyade Tariq IBN ZIYAD a débarqué à Gibraltar, depuis 711, les chrétiens d’Europe partagent, volens nolens, les 10 millions de kilomètres carrés de leur continent avec des musulmans.

En décembre 1991, de nombreux Occidentaux ont eu la folie de croire que, la fin de l’Union soviétique, après la fin des dictatures dans la péninsule Ibérique (Salazarfranquisme), en Grèce (dictature des colonels) ou en Amérique latine (juntes), annonçait la «victoire finale» de la démocratie libérale et de l’économie de marché.

Pensant que cette victoire rendait une Troisième Guerre mondiale de plus en plus improbable, Francis FUKUYAMA reprit en 1992 avec  grand succès l’hypothèse de la fin de l’histoire.

De son coté, tirant de l’effondrement du bloc soviétique une toute autre conclusion, Samuel HUNTINGTON proposa en 1996 dans son livre Le Choc des civilisations une nouvelle façon d’analyser les relations internationales. Pour le professeur à Harvard, désormais : les lignes de front des guerres du futur seront les lignes de fracture entre civilisations, le premier critère de définition de ces civilisations étant la religion : « La nature d’une civilisation, c’est ce qui s’agrège autour d’une religion » [André MALRAUX – Note sur l’Islam (1956)]. (Écouter : Comment les livres changent le monde (15 épisodes)- 22 juillet 2021 – Épisode 14 : 1997 : Samuel Huntington, « Le Choc des civilisations ».)

Après la chute du système soviétique, l’heure était à l’euphorie et à l’irénisme, à la survenue possible, sinon probable, de la paix perpétuelle. Le livre du chercheur américain fut donc très critiqué, accusé de « nourrir toutes les peurs » et de semer la haine.

Ce livre est considéré aujourd’hui comme le plus important depuis la fin de la guerre froide, car il a le premier annoncé que les réalités qui diviseraient désormais notre temps seraient d’abord d’ordre culturel et non plus seulement économique, ou idéologique. Il a surtout relevé, que contrairement à ce que croient les Occidentaux présomptueux, il existe sur terre plus d’une civilisation majeure.

Pour Régis DEBRAY : «Il [fut] bon de se voir rappeler que les cultures, comme les religions qui en forment le soubassement, sont plus vouées, par nature, à faire la guerre qu’à dialoguer, d’où l’importance d’une forme de coexistence pacifique.»

Après les attentats du World Trade Center, aucun universitaire, même parmi les plus critiques, n’osa prétendre que c’était le livre de Samuel HUNTINGTON qui avait poussé Oussama BEN LADEN à passer à l’action terroriste.

Qu’il ait fallu attendre HUNTINGTON, pour qu’aux États-Unis et en Europe les universitaires redécouvrent les guerres de religions et les chocs de civilisations afférents, montre combien le multiculturalisme et l’individualisme a fait perdre aux Occidentaux le sens de réalités historiques et culturelles parmi les mieux documentées.

Pour le coup, penser comme l’ont fait ses promoteurs les plus zélés, qu’après la chute du Mur de Berlin, la mondialisation « pacifique » de l’espace marchand conduirait inéluctablement à la mondialisation « pacifique » des espaces culturels et religieux, c’était vraiment croire à la fin de l’Histoire.

Si le livre d’HUNTINGTON provoqua les plus fortes réactions en Occident, c’était parce que depuis la Seconde Guerre Mondiale, et plus fermement encore après 1991, les élites occidentales s’étaient convaincues que la puissance des États-Unis était devenue telle dans tous les domaines, que le modèle américain, the american way of life and of thinking, avait vocation à s’imposer partout dans le monde, et finirait inévitablement par le faire.

Avant que le mouvement woke ne façonne une nouvelle histoire des États-Unis, les Américains avaient progressivement gommé de leur mémoire les liens historiques qui rattachaient la majorité d’entre eux à l’Europe. Il n’est donc pas étonnant qu’en Amérique la théorie du choc des civilisations fut incomprise, jugée comme une crainte infondée, et dangereuse, car propre à devenir auto-réalisatrice si, par malheur, elle se développait.

Accusé d’incitation à une guerre des religions, HUNTINGTON a été attaqué en Amérique par tous ceux qui prônent la mondialisation de la tolérance et de la liberté religieuse, et en Europe, en France notamment, par tous ceux qui prônent la sécularisation et l’indifférence religieuse.

Il est triste que tant d’Européens aient pu reprendre à leur compte les mêmes réserves que celles formulées par les Nord-Américains, sans en mesurer la vanité, et surtout l’incongruité en regard du passé particulièrement tourmenté de leur continent.

Comment les Européens peuvent-ils aujourd’hui tant méconnaitre l’histoire au cours de laquelle leur civilisation si singulière s’est forgée ?

La civilisation européenne n’est pas tombée du ciel, mais elle a pris naissance en pensant d’abord au ciel et au salut des âmes. Depuis le VIIe siècle, elle ne s’est pas développée tranquillement à coté de l’Islam, mais face à l’Islam, et plus encore contre l’Islam.

Au XXIe siècle, les Occidentaux, et les Européens les premiers, seraient bien inspirés de relire leur histoire à l’endroit.

[Le 17 octobre 2022, 00 H45, J-M. R., Alet-les-Bains] :  L’arianisme a, certes, facilité l’implantation de l’islam en Afrique du Nord et en Espagne mais cela ne veut pas dire que la conversion forcée par le sabre et la conquête militaire n’ait pas eu lieu comme premier élément de sa rapidité. L’Espagne musulmane n’était pas non plus ce paradis de la tolérance inter-religieuse qu’il fut de bon ton de célébrer voici quelques décennies.

Les dernières études historiques montrent que la réalité était souvent moins rose pour les chrétiens qui avaient voulu le rester.. Voir notamment : « Andalousie. Vérités et légendes », de Joseph PEREZ, Tallandier, 2018 ; « Al-Andalus, l’invention d’un mythe », de Serafín FANJUL, L’Artilleur, 2017 ; « Les Chrétiens dans Al-Andalus. De la soumission à l’anéantissement », de Rafael SANCHEZ SAUS, Éditions du Rocher, 2019.

Quant aux Balkans, la conquête ottomane fut d’abord et surtout militaire, avec en plus cette perversion des moyens qui faisait que les Turcs capturaient de jeunes enfants balkaniques pour les convertir et les endoctriner dans des couvents-écoles pour en faire des janissaires, que l’on renvoyaient ensuite poursuivre la conquête de leurs terres ancestrales, dont ils avaient tout ou presque oublié (lire le roman du Bulgare Anton DONCHEV « Les cent frères de Manol »).

[Le 27 octobre 2020, 20 H05, J. M., Carnon] :  Accord complet –  Amitiés

[Le 20 août 2020, 15 H35, S. Ö., Istanbul] :  En 1900, un habitant sur quatre de l’Empire ottoman était chrétien. En 2020, on  évalue le nombre total des chrétiens en Turquie à 400 000, sur une population de plus de 83 000 000  d’habitants, soit  un habitant sur plus de deux cents.