Révéler une vérité peut être vécu comme une violente intrusion, surtout si, en face, la personne n’a pas envie de l’entendre. C’est souvent pourquoi certaines informations et certains ouvrages reçoivent si peu d’écho. Les vérités les plus dérangeantes sont celles que l’on ne peut malheureusement pas contester.

Pour des raisons historiques et culturelles, les Polonais connaissent infiniment mieux la France et les Français que les Français ne connaissent la Pologne.

Lorsque le professeur Sylwester POROWSKI, directeur d’un célèbre institut de recherche en Physique à Varsovie, recevait pour la première fois, un chercheur français, il ne manquait jamais de le questionner sur ce qu’il savait de l’Histoire de la Pologne au XIXe siècle, car ses longs séjours en France lui avaient appris que les Français, pour la plupart d’entre-eux, méconnaissaient l’importance de cette période historique, pour l’Europe en général et pour la Pologne en particulier.

« Que savez vous de l’histoire de la Pologne au XIXe siècle ?« . À cette question abrupte du professeur les interlocuteurs décontenancés répondaient, unanimement et benoîtement : « rien ! ». Sylwester, souriait alors en disant : “c’est très bien, je vois que vous savez tout, parce qu’il n’y avait pas de Pologne au XIXe siècle.”

Cette anecdote montre que les Français devraient absolument s’efforcer d’apprendre à connaître les Polonais, pour espérer les comprendre, avant de les juger.  

La France, qui a frôlé la mort pendant 4 ans et qui ne s’en est toujours pas complètement remise, devrait pourtant comprendre facilement que la Pologne, qui, à peine sortie d’un coma d’un siècle, fut ravagée par le nazisme pendant 5 ans et  de nouveau assujettie pendant plus de 40 ans, soit prudente avant d’accueillir des populations risquant, une fois de plus, de remettre en cause son identité et son existence.

Les maîtres à penser français qui répètent en boucle que le catholicisme est le principal obstacle au progrès, en France et en Europe, auront bien du mal à convaincre les Polonais, qui eux, ont de la mémoire et ont la chance d’avoir gardé des yeux pour voir et des oreilles pour entendre.

Dans un livre  paru 3 semaines avant les élections européennes, « La France, maillon faible de l’Europe ?« , un  journaliste polonais, Marek GLADYSZ, correspondant depuis plus de 20 ans à Paris d’une importante radio polonaise, déconstruit les idées reçues sur son pays, perçu comme réactionnaire par les Français.  L’auteur livre, par contraste, l’image d’une France gagnée par le déni de réalité. Il relate avec une inquiétude mêlée d’humour les difficultés que traverse l’État français, menacé par le chômage, le communautarisme et la bien-pensance.

Bien que le journaliste ait été interrogé par France culture, Sud radio, Causeur, Valeurs actuelles, etc, ce livre n’a pas eu la publicité qu’il mérite. C’est très regrettable, car pour corriger ses défauts, il faut commencer par les connaître et les admettre. Ce qui ne peut se faire qu’avec l’aide d’un regard extérieur.

Pour que vous puissiez juger par vous-mêmes de la pertinence des propos de notre observateur polonais, nous vous invitons ci-dessous, à regarder l’interview de Sud radio le 29 avril 2019, à lire son entretien à Valeurs actuelles le 23 mai, et enfin à lire les pages du livre qui sont en libre accès sur internet.

Lire les extraits (15 pages) du livre en libre accès en version pdf :

Extraits du livre – La France, le maillon faible de l’Europe

« A force de tout voir on finit par tout supporter… A force de tout supporter on finit par tout tolérer… A force de tout tolérer on finit par tout accepter… A force de tout accepter on finit par tout approuver ! »

Cette citation de Saint Augustin aurait  parfaitement pu servir de résumé au livre de Marek GLADYSZ.

[Le 2 juin 2019, 19 H15, P. C., Valleraugue] : Pour cerner la pensée profonde des habitants d’un pays étranger il faut le connaître depuis de  nombreuses années, et il faut surtout avoir sur place de très proches amis, prêts à vous livrer des « secrets de famille ». Il a fallu beaucoup de temps et d’amicales pressions, pour que mon « frère polonais » consente à me confirmer que les Polonais de sa génération, c’est-à-dire nés avant la Seconde guerre mondiale, avaient coutume de dire de quelqu’un qui ne leur semblait pas fiable : « il est comme les Français en 1939 ».

Lors d’une réunion de travail à Cracovie, pour convaincre les responsables de l’Université Jagellonne que je n’avais qu’une parole, j’ai cru pouvoir leur dire que, né en 1944, je ne pouvais pas être soupçonné d’être comme les Français en 1939.  Grande fut alors ma  surprise de voir tous ces vieux professeurs me demander ce que je voulais dire.  Tous savaient bien sûr que je faisais allusion à une expression bien connue en Pologne et fort usité par les anciens, mais par courtoisie, ils  faisaient tous comme s’ils n’en avaient jamais entendu parler.

[Le 2 juin 2019, 17 H45, L. K., Varsovie] :  Attention ce journaliste  est un anti-Macron primaire, un anti-communiste primaire. En somme comme disait Jean-Paul SARTRE ; « un chien » !