N° 260 Hashim THAÇI, président du Kosovo démissionnaire, dort en prison aux Pays-Bas

Cette information ravive tant de tristes souvenirs et fait resurgir tant de regrets, qu’elle ne peut réjouir que ceux qui n’ont jamais eu la chance et le bonheur de connaître la Yougoslavie.

Pauvre Kosovo et pauvre Serbie! En apprenant l’emprisonnement de l’ancien président du Kosovo, c’est le sentiment qui vient immédiatement à l’esprit de tous ceux qui ont connu la Yougoslavie, avant que de mauvais génies ne la pousse à se déchirer.

Le président kosovar, inculpé, démissionne et et mis en détention à La Haye

[dépêche de l’AFP reprise dans Libération le 5 novembre 2020]

Les Européens qui se félicitent de l’incarcération de Hashim THAÇI oublient avec légèreté que les crimes que le tribunal international de La Haye veut juger aujourd’hui sont, pour nombre d’entre eux, des crimes dont ils ont été complices, soit par inconséquence, soit par malice.

Car, contrairement à ce que de nombreux journalistes ont complaisamment écrit, la République fédérative socialiste de Yougoslavie, État fédéral composé de six républiques (Bosnie-Herzégovine, Croatie, Macédoine, Monténégro, Serbie, Slovénie) et de deux régions autonomes en Serbie (Kosovo, Voïvodine), ne s’est pas divisée toute seule, sans intervention extérieure.

La réunification miraculeuse et facile de l’Allemagne, et la rapide dislocation de l’Union soviétique, ont libéré en Yougoslavie toutes les forces centrifuges qui n’avaient jamais quitté les Balkans, et données de mauvaises envies aux nostalgiques de l’Empire austro-hongrois et de la grande Allemagne.

Yougoslavie, de l’origine de la guerre à la désintégration

L’Allemagne et la France portent  une lourde responsabilité dans le drame yougoslave.  Alors que les deux pays ne cessaient de se féliciter d’avoir installé la paix en construisant  l’Union européenne, ils se montrèrent incapables d’associer de concert toutes les républiques yougoslaves à leur projet.

Le conflit yougoslave, qui a surgi à la fin des années 1980, et a pris une forme sanglante de 1991 à 1995, n’aurait pas dû avoir une dimension franco-allemande. Le moment où il éclate est précisément celui où la France et l’Allemagne sont entrées dans une alliance plus étroite que jamais ; où est négocié, puis signé et ratifié le traité de Maastricht, où celui de Schengen a aboli les frontières ; c’est l’époque où les consultations franco-allemandes au plus haut niveau sont permanentes. Jamais l’idée d’une opposition entre les deux anciens « ennemis héréditaires » n’a paru plus anachronique ; jamais, malgré la naturelle compétition économique, leurs intérêts n’ont été plus convergents.

Pourtant, dès qu’un conflit imprévu et sans précédent depuis un demi-siècle éclate sur le sol européen, et ceci dans les lieux mêmes qui avaient vu naître la première guerre mondiale, on assiste à une profonde divergence entre les diplomaties des deux pays, et aussi, dans une certaine mesure, entre leurs opinions publiques ; comme si quarante ans de construction européenne n’avaient jamais existé.

Pour éviter un tel gâchis il aurait fallu que les Français aient appris à mieux connaître les peuples qui voulaient faire pays à part, ceux qui voulaient divorcer de la Serbie.

Au risque de peiner tous ceux qui rêvent de vivre dans un monde de plus en plus métissé et multiculturel, on doit noter que la Slovénie, dont la population était slovène à plus de 90 % en 1991, a payé un prix très modeste pour acquérir son indépendance, tandis que la Croatie a dû payer un lourd tribu pour acquérir son indépendance et recouvrer son intégrité territoriale, et tandis que la Bosnie-Herzégovine  n’a pu acquérir une indépendance qui ne vaut vraiment de fait que pour la moitié du territoire, l’autre moitié restant aux mains des Serbes.

La lecture de l’article publié en 2000 par Paul GARDE est indispensable pour comprendre comment le drame s’est noué : La dimension franco-allemande du conflit yougoslave

[Le 17 novembre 2020, 11 H30, J. J., La Grande-Motte: Hashim THAÇI, président démissionnaire du Kosovo est un garçon sympathique, la preuve : Le Président du Kosovo Hashim Thaçi responsable d’un trafic d’organes, selon le Conseil de l’Europe [Les Crises 19 mars 2018]

[Le 14 novembre 2020, 11 H00, J-M. R., Alet-les-Bains : Hashim THAÇI, président démissionnaire du Kosovo sécessionniste a donc enfin été inculpé et emprisonné aux Pays-Bas pour crimes de guerre par le Tribunal international de La Hayes ?  Il en a de la chance ! Les prisons des Pays-Bas sont bien plus confortables que les prisons françaises. nous sommes soulagés pour lui.

[Le 12 novembre 2020, 17 H55, I. R., Pec] : Zoti im, çfarë trishtimi!